Comment écrire un guide pratique et le publier ?

Vous avez un domaine d’expertise et souhaiteriez partager vos connaissances. Pourquoi ne pas écrire un guide pratique ? Voici nos 10 conseils.

08.10.2024 · Caroline Duchesnes Écrire

Pourquoi ne pas écrire un guide pratique sur votre domaine d’expertise pour faire profiter le grand public de vos connaissances ?

Un livre pratique porte sur un sujet général et vise à vulgariser des informations pratiques pour les rendre accessibles à toutes et tous. Il se distingue donc du livre spécialisé, qui s’adresse à des expert·e·s, avec des termes techniques et un sujet « de niche ».

Les livres pratiques englobent par exemple les recueils de recettes de cuisine, les méthodes de langue, les guides qui délivrent des conseils sur un sujet en particulier (jardinage, voyage, développement personnel…).

Voici 10 étapes et conseils pour vous aider à rédiger et concevoir votre livre pratique de façon optimale. Une fois votre manuscrit prêt, vous pourrez le soumettre à des maisons d’édition. Ou bien le publier en auto-édition. Nos conseils sont adaptés particulièrement à ce dernier cas !

1. Définissez votre lectorat-cible et ses problématiques

Selon que votre livre s’adresse à des adolescent·e·s, des femmes, ou encore un public particulier, votre façon de vous adresser à votre cible sera différente. Définissez s’il convient mieux d’adopter le tutoiement ou le vouvoiement. Et si le ton le plus adapté serait un ton sérieux ou humoristique.

Déterminer votre lectorat-cible est également indispensable pour identifier les problématiques auxquelles vos lecteurs ou lectrices sont confronté·e·s. Ainsi votre ouvrage pourra leur apporter toutes les solutions et réponses recherchées.

Enfin, réfléchissez à la pédagogie adaptée à votre lectorat. De quelle manière pouvez-vous retenir son attention et rendre les informations transmises attrayantes ? Vous pouvez par exemple opter pour des exercices pratiques et/ou des schémas illustrés. Vous rendez ainsi votre contenu vivant, ludique et accessible.

2. Réalisez une étude de marché pour vous démarquer

Observez les ouvrages existants sur le sujet que vous souhaitez traiter et s’adressant au même lectorat-cible. Il serait dommage de concevoir un ouvrage quasiment similaire en tout point, ou pire : moins bien.

Le mieux est de remplir un « vide », c’est-à-dire de concevoir un guide pratique qui n’existe pas encore sur le marché. Cela peut-être par :

  • un sujet encore non traité (attention à ce qu’il ne soit pas un sujet « de niche », certes utile mais qui intéressera seulement un petit nombre de lecteur·rice·s)
  • l’originalité de l’angle de traitement
  • l’originalité de la forme (cahier d’exercices, cahier de vacances, journal à compléter, guide pratique avec des pages à découper, etc.).

Profitez-en pour noter le prix de vente, le format, le nombre de pages des ouvrages concurrents. Mais aussi leurs points communs, tels que les mots-clés utilisés, le style de titre, la classification des livres sur les librairies en ligne.

Ces éléments vous donneront une idée de « l’ouvrage concurrent moyen ». Vous pourrez ainsi identifier ceux sur lesquels vous devrez vous aligner et les points sur lesquels vous démarquer. Vous obtenez une première ébauche de votre projet de guide pratique et ne partez pas à l’aveugle !

3. Rassemblez vos idées de contenu et faites un plan

Entrons dans le vif du sujet : le contenu. Vous avez certainement beaucoup d’idées en tête concernant les aspects que vous aimeriez aborder dans votre guide pratique. L’erreur serait bien sûr d’écrire au fil de la plume. Vous risqueriez de vous égarer, faire des digressions, oublier des informations ou encore vous répéter.

Faire un plan est essentiel pour rédiger un guide pratique. Au même titre qu’une dissertation, le texte se doit d’être structuré pour un maximum de clarté. Organisez les informations que vous souhaitez transmettre dans des parties et sous-parties, selon un ordre cohérent. Les parties peuvent être thématiques ou représenter les différentes étapes d’un processus.

4. Adoptez le style adéquat pour un guide pratique

L’erreur certainement la plus courante dans les livres pratiques auto-édités par des amateur·rice·s est de mélanger le savoir et l’expérience, le général et le personnel.

Un guide pratique est un ouvrage contenant des savoirs, il a une visée intemporelle et universelle. Le style approprié est neutre : il n’est pas question de son auteur·rice, mais avant tout des informations transmises.

Aussi, évitez de parler en votre nom, de prendre position ou encore de citer des exemples tirés de votre vie. Adoptez plutôt des tournures impersonnelles pour rester objectif·ve dans vos propos. Illustrez vos propos par des visuels et des exemples concrets généraux. S’il vous tient particulièrement à cœur de partager votre expérience personnelle, envisagez de publier un témoignage ou autre récit de vie plutôt qu’un livre pratique.

Allez à l’essentiel et utilisez du vocabulaire simple, à la portée de tous. S’il est incontournable d’employer des mots spécifiques au sujet traité, alors assurez-vous d’en donner la définition. Pour cela, renvoyer à un glossaire ou lexique en fin d’ouvrage peut être utile.

Pour que votre propos soit le plus clair possible, préférez les phrases courtes. Personne n’a envie de lire du Proust dans un guide pratique de jardinage ! De même, gardez en tête qu’un paragraphe doit être consacré à une idée. Lorsque vous évoquez un autre point, passez à la ligne pour créer un autre paragraphe. Enfin, n’oubliez pas d’employer des connecteurs logiques (de plus, cependant, d’autre part, etc.) pour lier vos propos entre eux et assurer leur cohérence.

5. Harmonisez et faites corriger votre texte

Enfin, veillez à conserver une harmonie tout au long de votre manuscrit. Qu’il s’agisse de :

  • du vouvoiement ou du tutoiement
  • du temps utilisé (privilégiez le présent de l’indicatif, bien sûr)
  • de vos titres de parties et sous-parties : gardez la même structure (nominale ou verbale) et longueur de titre, de préférence
  • de l’orthographe de certains mots s’il en existe plusieurs possibles, choisissez-en une et conservez-la tout du long
  • du style et du ton employés.

Pour un résultat le plus professionnel possible, faites-vous relire par un·e correcteur·rice si vous optez pour la publication de votre livre en auto-édition. C’est conseillé pour tous les livres auto-édités bien sûr, mais encore davantage pour les livres pratiques et spécialisés, écrits par des expert·e·s.

Si votre livre est lié à votre profession, et que le contenu est destiné notamment à votre clientèle cible, il en va en effet de votre crédibilité en tant que professionnel·le. Des fautes d’orthographe et de typographie donnent une impression d’amateurisme et de mauvaise qualité.

6. Ne négligez pas les pages liminaires et annexes

Les pages liminaires d’un livre sont nombreuses et la plupart sont facultatives. Mais elles ne sont pas à négliger dans un guide pratique.

Elles permettent de faciliter la navigation et compréhension du livre :

  • Table des matières
  • Glossaire
  • Index…

Mais aussi d’apporter du crédit à vos propos :

  • Préface par un·e autre expert·e du domaine
  • Bibliographie donnant vos sources
  • Remerciements des personnes vous ayant aidé dans ce projet
  • Page de crédits des visuels…

Identifiez les pages liminaires et annexes qui seraient appropriées pour votre livre pratique et concevez-les avec rigueur. Notamment dans le renvoi des pages de la table des matières ou encore dans la présentation de la bibliographie, qui doit répondre à certaines normes.

7. Misez sur une mise en page professionnelle et attrayante

La mise en page est très importante pour mettre en valeur votre contenu, le rendre lisible et attrayant. Au même titre que la correction, il reflète votre niveau de professionnalisme. Les règles de base de la mise en page doivent être rigoureusement respectées.

Nous vous conseillons fortement de faire appel à un maquettiste, dont la mise en page est le métier. Vous pouvez d’ailleurs faire appel à BoD pour cela : nous proposons des services de mise en page. Et notamment la mise en page Personnalisée, adaptée aux ouvrages pratiques contenant des visuels, graphiques, encadrés et autres éléments graphiques.

De manière générale, si vous auto-éditez votre livre et optez pour l’impression à la demande, nous vous conseillons également de limiter l’usage de la couleur. En effet, les pages couleur en impression à la demande font grimper relativement vite les coûts d’impression.

Si vous souhaitez fixer un prix de vente qui ne dépasse pas la moyenne des prix des ouvrages concurrents publiés en édition traditionnelle, il ne sera pas possible de concevoir votre livre entièrement en couleur.

Pour plus d’informations sur ces sujets, consultez nos articles consacrés à l’impression couleur et à l’impression à la demande.

8. Mettez en avant votre expertise et votre professionnalisme

Nous vous conseillions plus tôt dans cet article de ne pas parler de vous dans votre livre, pour laisser la place aux informations universelles sans vous mettre en avant. Ce conseil s’applique bien sûr au cœur de votre texte.

Là où il est important de parler de vous, c’est dans la biographie en quatrième de couverture, ou encore sur le rabat de la jaquette (si vous optez pour un livre relié avec jaquette). Mais aussi éventuellement dans un avant-propos, dans lequel vous pourrez adresser quelques informations personnelles aux lecteur·rice·s sur votre démarche en écrivant cet ouvrage, par exemple.

Dans ces endroits spécifiques du livre qui vous sont réservés, les lecteur·rice·s en apprennent davantage sur la personne qui l’a conçu. C’est une opportunité pour vous de légitimer votre démarche, de prouver votre expertise et de votre professionnalisme, en évoquant votre expérience sur le sujet dont il est question. Cela peut être vos études, vos diplômes, votre profession, les conférences que vous avez données, les prix que vous avez reçus, etc.

Veillez à rédiger une biographie d’auteur·rice concise et sans informations superflues. N’hésitez pas à l’accompagner de votre photo portrait en quatrième de couverture. C’est toujours plus sympathique pour vos lecteur·rice·s de découvrir à qui ils/elles ont affaire. À noter que votre photo doit être de préférence réalisée par un·e photographe.

9. Créez votre communauté et réutilisez votre contenu

Avoir une présence en ligne vous sera utile, et pour votre activité professionnelle, et pour les ventes de votre livre, si celles-ci sont liées.

Envisagez de créer un site Internet, un blog, une newsletter, ou encore un compte sur les réseaux sociaux. LinkedIn se prête particulièrement bien aux activités professionnelles et est adapté pour y promouvoir un livre pratique. Ainsi, vous disposerez d’un canal que pourront rejoindre toutes les personnes qui s’intéressent au sujet dont traite votre livre.

Pour bâtir cette communauté, vous faire connaître et attirer de nouveaux client·e·s et lecteur·rice·s, vous serez certainement amené·e à créer du contenu. Livre blanc à télécharger sur votre site ou dans votre newsletter, publications à forte valeur ajoutée sur les réseaux sociaux…

Pour cela, n’hésitez pas à réutiliser le contenu de votre ouvrage. Peut-être avez-vous même d’ailleurs à l’inverse transformé votre blog en livre. Vous pouvez en effet utiliser des graphiques présents dans votre livre, voire des extraits, et renvoyer vers la fiche de l’ouvrage pour les personnes qui aimeraient approfondir le sujet.

Ainsi, vous communiquez sur votre livre subtilement, sans inciter votre communauté à l’acheter. Et tout en lui fournissant des informations utiles de manière gratuite, ce qui est toujours attrayant et pousse les personnes à s’abonner à vos réseaux ou à votre newsletter.

10. Réalisez une version ebook

Enfin, une version ebook de votre ouvrage vous permettra de toucher une autre cible de lecteur·rice·s. Notamment les personnes qui préfèrent lire sur liseuse et/ou souhaitent acheter des livres à prix réduit.

Lorsque vous publiez votre livre avec BoD, la conversion en ebook est optionnelle mais gratuite. Nous réalisons ainsi un fichier de livre numérique à partir de vos fichiers fournis pour la version imprimée. La plupart du temps, il s’agit d’un ePub, c’est-à-dire un fichier pouvant être lu sur toutes les liseuses et dont la mise en page s’adapte automatiquement à l’appareil sur lequel il est lu.

Si vous avez opté pour une mise en page complexe avec des images, tableaux et graphiques, nous vous proposerons certainement une alternative : le ePDF. Celui-ci permet de garder une mise en page fixe, comme sur un PDF, pour ne pas la dénaturer en ouvrant le livre sur une liseuse ou une tablette.

Enfin, veillez à fixer un prix de vente inférieur au prix de vente de la version imprimée, afin que la version numérique soit attractive. Vous aurez en outre la possibilité de choisir un prix de lancement ou encore de réaliser de temps à autres des promotions sur le prix de vente.

Cet article touche à sa fin, nous espérons qu’il a pu répondre à toutes vos questions concernant le fait d’écrire un livre pratique. S’il vous en reste, n’hésitez pas à les poser dans l’espace commentaires !

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Autrice

Caroline Duchesnes

Ancienne correctrice pour des maisons d’édition et elle-même autrice, Caroline est adepte des ateliers d’écriture et lit tout un tas d’ouvrages sur l’art d’écrire. Elle aime partager ses connaissances en rédigeant des articles de conseils d’écriture sur le blog de BoD.

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Commentaires

  • Je suis Patrice-Müller NSEKA,

    J’ai lu et ai vraiment apprécié le contenu de ce blog. J’encourage l’Autrice pour cette volonté manifeste de mettre ces importantes informations à notre portée.

    Merci infiniment.

    Depuis Kinshasa-RDC.

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