Comment vivre de sa plume en tant qu’auteur ?

Votre rêve : écrire tous les jours des romans et en faire votre métier. Mais est-ce possible de vivre de sa plume ?

04.09.2024 · Caroline Duchesnes Publier

Votre rêve : écrire tous les jours des romans et en faire votre métier. Mais est-ce possible de vivre de sa plume et si oui, comment ? Voici quelques axes de réflexion et conseils.

Qu’est-ce que ça veut dire, « vivre de sa plume » ?

« Vivre de sa plume » signifie gagner sa vie en écrivant. L’expression est souvent utilisée pour parler des écrivain·e·s, qui publient majoritairement des romans, et qui tirent leur revenu principal de cette activité.

Mais on peut également vivre de son écriture en réalisant d’autres professions liées à l’écriture, comme journaliste, prête-plume/biographe, blogueur·se, scénariste, traducteur·rice littéraire, rédacteur·rice, copywriter, etc.

Vivre de sa plume en tant qu’auteur : mythe ou réalité ?

Est-il possible de vivre de sa plume en tant qu’auteur ou autrice ? Selon l’étude de la SGDL « La situation économique et sociale des auteurs du livre » publiée en 2016, il apparaît qu’en 2013, sur la base des réponses fournies aux enquêtes, moins de 8 % des auteurs de livres, soit un peu plus de 8 000 personnes, ont perçu des revenus d’auteur supérieurs au SMIC.

Il n’est donc pas impossible, mais encore plutôt rare de nos jours, de vivre de la vente de ses livres. En effet, dégager suffisamment de revenus de son activité d’auteur·rice est relativement difficile. C’est également un choix de vie qui ne conviendrait pas à tout le monde. Si vous souhaitez sauter le pas, voici quelques conseils qui peuvent vous être utiles.

8 conseils pour vivre de sa plume

Se préparer dans ce but, définir ses objectifs

Bien sûr, pour vivre de sa plume, il ne s’agit pas de se lancer du jour au lendemain après avoir quitté son emploi sur un coup de tête. Le mieux est d’avoir déjà publié un ou plusieurs livres qui ont connu un certain succès.

Si vous pensez que votre emploi est un frein à votre écriture et qu’en ayant davantage de temps libre pour écrire, vous pourriez parvenir à un vivre, pourquoi ne pas dans un premier temps opter pour un emploi à mi-temps ou temps partiel ? C’est un compromis qui fait office de premier test, sans pour autant vous mettre en difficulté si vous échouez.

Ensuite, comme tout projet entrepreneurial, vous pouvez effectuer une sorte de business plan. Autrement dit, définissez vos objectifs et votre stratégie pour pouvoir vivre de votre plume. Ceux-ci dépendront de votre situation personnelle, notamment de ces questions :

  • de combien avez-vous besoin par mois pour vivre ?
  • avez-vous une famille à charge ?
  • avez-vous un·e partenaire avec qui vous partagez les charges de votre foyer et sur qui vous pouvez éventuellement vous reposer en cas de baisse de revenus ?
  • quels seraient les frais liés à votre activité ? (électricité, frais d’impression/envois aux éditeurs, abonnement à des logiciels d’écriture ou de correction, frais d’auto-édition, promotion, etc.)
  • combien vous a rapporté la parution de votre dernier livre et sur quelle période ?
  • de combien de temps avez-vous besoin pour écrire un livre ?

C’est en croisant ces données liées à vos besoins et les estimations réalistes de vos revenus d’auteur·rice que vous pourrez déterminer s’il serait possible pour vous de vivre de votre plume.

Bâtir sa communauté de lecteur·rice·s

La promotion des livres est essentielle pour pouvoir tirer des revenus de son activité d’auteur·rice. Pour cela, bâtir sa communauté, par exemple sur un blog, ou encore mieux, sur les réseaux sociaux, est aujourd’hui presque incontournable pour les auteur·rice·s. Et d’autant plus si vous avez opté pour l’auto-édition. Mais les auteur·rice·s édité·e·s en maison d’édition et bénéficiant d’une promotion réalisée par l’éditeur ont aussi compris que leur présence en ligne et sur les salons est un moyen précieux de bâtir et renforcer leur communauté de lecteur·rice·s.

Ainsi, vous les fidélisez : d’une personne qui a lu l’un de vos livres, vous en faites un·e fan qui lira vos précédents ouvrages également, et achètera les suivants. Construire sa communauté en ligne peut même se faire avant même d’avoir publié son premier livre : il est possible de parler de son roman en cours d’écriture. De plus en plus d’auteur·rice·s se sont créé des fans sur les réseaux sociaux ou des plateformes comme Wattpad avant même la sortie du roman. Lors de sa publication, le public est alors déjà au rendez-vous ! Et c’est le meilleur cas de figure pour le lancement d’un livre : les premiers achats et avis dès la sortie contribuent au phénomène d’engouement et promettent au livre une bonne visibilité.

Publier régulièrement

En effet, écrire et publier un seul livre ne suffit pas pour vivre de sa plume. La vie d’un livre est assez courte : les ventes s’essoufflent au fil des mois, jusqu’à parfois s’arrêter complètement au-delà de 2 ou 3 ans. En édition traditionnelle, c’est généralement le temps au bout duquel les livres sont retirés du circuit des librairies, pour faire place à d’autres nouveautés. Les éventuels invendus sont malheureusement détruits, la plupart du temps.

En auto-édition, le livre reste bien sûr toujours disponible à tout moment grâce à l’impression à la demande. Malgré tout, les lecteur·rice·s étant attiré·e·s par la nouveauté, les ventes sont moindres quelques mois ou années après la parution.

La solution est donc de publier plusieurs livres de manière régulière, afin de rester dans les esprits de vos lecteur·rice·s et augmenter vos revenus d’auteur·rice. Des écrivain·e·s à best-sellers, tels qu’Amélie Nothomb ou Guillaume Musso publient à une fréquence d’un livre par an. Si vous êtes moins connu·e, il vous faudra probablement en publier davantage afin d’en tirer suffisamment de revenus.

Mettre en place des routines et une organisation optimale

Vous l’aurez compris : la discipline et la régularité sont essentielles. Vous devrez organiser votre quotidien autour de votre écriture et trouver la routine qui vous convient le mieux pour être productif·ve en toute circonstance. Intéressez-vous aux routines d’écrivain·e·s célèbres, qui pourront peut-être vous inspirer !

N’hésitez pas à investir dans des outils d’écriture comme WriteControl, qui sont faits pour assister et faciliter la vie des auteur·rice·s qui tendent à se professionnaliser. Tout y est fait pour vous motiver à écrire, vous organiser, vous aider à améliorer vos romans et à les publier.

Soumettre son manuscrit à des maisons d’édition reconnues

L’édition traditionnelle a de multiples avantages pour les auteur·rice·s : vous n’avez pas de frais pour la parution du livre, vous bénéficiez de l’aide d’une équipe de professionnel·le·s qualifié·e·s et de la promotion du livre par la maison d’édition.

La qualité du travail éditorial et de la promotion dépend aussi en grande partie du budget de la maison d’édition. C’est pourquoi une maison d’édition renommée apporte beaucoup plus de visibilité à un livre qu’un petit éditeur avec peu de moyens.

La plupart des auteur·rice·s qui souhaitent être édité·e·s en maison d’édition se tournent donc en premier vers de grandes maisons. Celles-ci publient peu, mais le jeu en vaut la chandelle si vous avez pour ambition d’être le ou la prochain·e auteur·rice à best-sellers !

Opter pour l’auto-édition

L’édition traditionnelle a aussi des inconvénients, entre autres celui de ne publier que peu de premiers romans, mais aussi celui de ne rémunérer leurs auteur·rice·s qu’une fois par an ! Il existe ce que l’on appelle un à-valoir : une avance sur les revenus estimés de l’auteur·rice sur les futures ventes du livre. Mais celui-ci n’est pas obligatoire et est souvent insuffisant pour vivre pendant plusieurs mois (il peut aller de quelques centaines à quelques milliers d’euros, dans le meilleur des cas). De plus, le pourcentage du prix du livre qui revient à l’auteur·rice est plutôt faible : entre 8 et 12 % généralement.

C’est pourquoi de plus en plus d’auteur·rice·s font dès le départ le choix de l’auto-édition, afin de publier leur livre sans délais ni contraintes. Mais aussi pour pouvoir fixer librement le prix du livre, toucher des marges plus importantes sur les ventes de leurs livres, et plus régulièrement. Chez BoD, par exemple, le versement des marges d’auteur s’effectue tous les trimestres, et non tous les ans.

À noter que si l’écriture est votre activité professionnelle principale, vous devrez opter pour le statut artiste-auteur (et non la micro-entreprise). Ainsi, vous bénéficierez d’une couverture sociale.

Diversifier ses activités

Enfin, il n’est pas rare que des auteur·rice·s vivant de leur plume aient des activités rémunérées complémentaires, mais liées à l’écriture : conférences ou interventions dans des événements ou écoles, animation d’ateliers d’écriture ou de formations, vente de goodies et produits dérivés de leurs livres.

D’autres ont simplement une autre activité professionnelle en parallèle, liée (ou non) à l’écriture : biographe, scénariste, rédacteur·rice… Avoir plusieurs activités rémunérées permet non seulement de diversifier ses sources de revenus, mais aussi de maintenir un lien social au travail peu présent dans l’activité d’écriture, plutôt solitaire.

D’autres ont simplement une autre activité professionnelle en parallèle, liée (ou non) à l’écriture : biographe, scénariste, rédacteur·rice… Avoir plusieurs activités rémunérées permet non seulement de diversifier ses sources de revenus, mais aussi de maintenir un lien social au travail – peu présent dans l’activité d’écriture, plutôt solitaire.

En conclusion : est-ce fait pour vous ?

Si la pression, la solitude et l’instabilité financière ne vous font pas peur, pourquoi ne pas tenter l’aventure de vivre de votre plume ? Assurez-vous cependant d’avoir en tête tous les aspects de ce mode de vie avant de vous lancer. Et de vous y préparer pour mettre toutes les chances de votre côté de réussir.

Pour plus de sécurité financière et une transition douce, vous pouvez choisir d’exercer votre emploi actuel à mi-temps ou temps partiel si votre employeur vous le permet. Autre possibilité : opter pour un congé sabbatique, qui vous permet de « tester » et voir si de faire de votre passion pour l’écriture votre métier vous convient au quotidien. Si ce n’est pas concluant, il sera toujours temps de faire marche arrière ou de trouver une autre organisation plus adaptée pour vous.

Si un retour d’expérience d’une autrice BoD vivant de sa plume vous intéresse, nous vous invitons à consulter l’interview de Julie Muller Volb sur le site Publier son livre.

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