Comment corriger son livre ?

Aujourd'hui encore, nombreuses sont les personnes frileuses à l'idée de lire un livre auto-édité. En cause la qualité littéraire parfois médiocre, mais surtout... les fautes.

Vos lecteur·rice·s vont payer pour lire votre ouvrage, ils ou elles attendent alors qu’il soit de qualité. Il est donc impératif que votre livre soit exempt de fautes d’orthographe. Mais faut-il absolument faire corriger son manuscrit par un·e professionnel·le ou bien existe-t-il des solutions alternatives ? Combien ça coûte ? Que faire lorsque l’on ne dispose que d’un petit budget ? On vous dit tout dans cet article.

Corriger son livre à moindres frais

Corriger son manuscrit soi-même

Vous êtes plutôt bon.ne en orthographe et vous pensez pouvoir vous passer de faire corriger votre manuscrit. Quelques relectures pour éliminer les fautes de frappe et d’inattention devraient suffire. Du moins, c’est ce que vous pensez.

En réalité, à force de lire et relire notre texte, nous finissons par ne plus rien voir. Ni les répétitions, ni les fautes d’orthographe et de syntaxe. Sans compter les règles obscures et autres bizarreries de la langue française dont vous n’avez probablement jamais entendu parler.

Par exemple, saviez-vous que l’on écrit « au temps pour moi » et non « autant pour moi » ? ou « avoir de la repartie » et non « avoir de la répartie » ? que « quasi » prend un trait d’union devant un nom (« une quasi-certitude ») et n’en prend pas devant un adjectif (« quasi mûr ») ? ou encore que l’expression « pallier à » est incorrecte ?

La langue française est difficile et la correction, un métier à part entière. Même les professionnel.les doivent régulièrement consulter leurs dictionnaires et ouvrages de grammaire, car il est impossible de tout connaître !

⚠ Votre talon d’achille : la typographie !

Si vous choisissez de ne pas faire appel à un.e professionnel.le, prêtez attention aux règles de typographie. Par exemple : pour introduire les dialogues, veillez à utiliser le tiret cadratin ou demi-cadratin et non un trait d’union. Cela peut vous paraître être un détail, mais les livres qui ne respectent pas ces règles n’ont pas un aspect professionnel.

Pensez également à accentuer les majuscules, toujours faire précéder les deux points, points d’interrogation et d’exclamation d’une espace. N’abusez pas des points d’interrogation ou d’exclamation : un seul est suffisant, nul besoin d’en mettre trois !

D’autres règles utiles à connaître :

  • les titres d’œuvres, mots étrangers, noms de restaurants et noms propres de véhicules (par exemple, le Titanic) doivent être indiqués en italique ;
  • dans un roman, les nombres doivent apparaître en toutes lettres sauf les dates et les âges (qui sont à composer en chiffres arabes) ;
  • une citation doit être indiquée par des guillemets français. Si elle contient elle-même une autre citation, on utilisera pour celle-ci les guillemets anglais…

Corriger votre manuscrit par vous-même est dans un premier temps une étape indispensable. Mais il est vivement recommandé de le faire relire par quelqu’un d’autre après vous. Sinon, attendez-vous à ce que vos premier·ère·s lecteur·rice·s vous fassent part des coquilles repérées. La chasse aux fautes pourrait bien les distraire de votre contenu…

Notez d’ailleurs qu’il est toujours possible, chez BoD, d’apporter des modifications à votre livre. En revanche, vous devez repayer la formule de publication à chaque nouvelle édition. À ce sujet, vous pouvez consulter notre article « Rééditer son livre – pourquoi et comment ? ». Mieux vaut donc publier votre livre corrigé dans les règles de l’art, sans effectuer de réédition à chaque fois que vous trouvez une coquille.

Faire corriger son livre par un proche

Nous avons tou·te·s dans notre entourage un·e grand·e lecteur·rice ou un·e ancien·ne prof de français prêt·e à nous aider. Lui confier votre texte pour relecture et correction peut être une bonne solution. Un œil neuf ne peut être que bénéfique pour votre manuscrit. Même si probablement quelques coquilles passeront au travers des mailles du filet, c’est toujours mieux que rien !

Si vous faites appel à un·e bêta-lecteur·rice, il ou elle vous signalera peut-être aussi les fautes d’orthographe repérées au fil de sa lecture. Tout retour est bon à prendre ! Plus vous ferez corriger votre livre par des personnes différentes, plus vous aurez de chances d’éliminer toutes les erreurs. De plus, les bêta-lecteur·rice·s sont aussi sensibles au style. Ils ou elles pourront vous signaler les répétitions, les lourdeurs ou encore les passages peu clairs ou à retravailler.

Pour en savoir plus sur la bêta-lecture, vous pouvez lire notre article « Bêta-lecteur : mode d’emploi ».

Utiliser un logiciel de correction

💻 Le correcteur automatique de Word

Vous connaissez bien sûr le correcteur automatique de Word. Vous l’avez remarqué, il surligne les mots fautifs de votre texte en rouge. Il ajoute aussi automatiquement les espaces avant la ponctuation ou encore la majuscule en début de phrase. C’est très utile, mais ce logiciel de correction reste très basique et surtout, est loin d’être infaillible. Il peut en effet parfois vous induire en erreur !

Pensez donc à activer la vérification orthographique de Word, mais n’acceptez pas systématiquement ses propositions de correction. Vérifiez auparavant que le logiciel n’a pas mal interprété votre phrase.

💻 Les outils de correction de WriteControl

Peut-être écrivez-vous sur une plateforme d’écriture en ligne plutôt que sur Word. Vérifiez : un correcteur automatique y est peut-être aussi intégré. C’est le cas de WriteControl.

WriteControl propose à ses utilisateurs Premium divers outils très utiles, notamment :

Les fautes d’orthographe sont indiquées en rouge. En bleu, les fautes de grammaire. Et vous retrouvez en jaune les diverses enfreintes aux règles de la langue française.

💻 Corriger son livre grâce à des logiciels professionnels

Il n’est pas rare que les maisons d’édition et les correcteur·rice·s professionnel·le·s utilisent des logiciels de correction. Parmi eux, on trouve Antidote et ProLexis, qui sont les plus connus. Ces logiciels sont beaucoup plus performants que le correcteur de Word. En revanche, en matière de correction, la machine n’a pas encore dépassé l’homme ! C’est pourquoi on l’utilise généralement à la toute fin d’une correction professionnelle, pour s’assurer qu’il ne reste aucune coquille.

Par ailleurs, les tarifs de ces logiciels professionnels les rendent moins abordables aux particuliers. Il faut compter en effet une soixantaine d’euros par an pour Antidote (il s’agit d’un abonnement). Pour ProLexis, pas d’abonnement : vous l’achetez définitivement mais vous devrez débourser pour cela un peu plus de 300 euros.

Faire appel à un·e correcteur·rice professionnel·le

Vous l’aurez compris, la meilleure solution reste de faire corriger votre livre par une personne dont c’est le métier. Vous pouvez d’ailleurs à ce sujet consulter notre article « Mille et une raisons de faire corriger son texte ». Non seulement, un·e professionnel·le a l’œil pour repérer les fautes, mais également des connaissances approfondies en la matière. Bien souvent, il ou elle possède aussi les ouvrages de référence ainsi qu’un ou plusieurs logiciels professionnels de correction. Parmi les ouvrages de référence, on peut citer Le Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale. Dans le métier, on l’appelle plus communément « le code typo » !

Plusieurs questions vous viennent peut-être en tête : comment trouver un·e correcteur·rice qualifié·e et digne de confiance ? Que comprend la correction d’un livre ? Et combien ça coûte ?

Choisir un·e correcteur·rice professionnel·le

Si vous ne connaissez pas de professionnel·le de la correction dans votre entourage, pas de panique. Vous pouvez commencer par faire une simple recherche sur Google. Vous tomberez probablement sur les sites de correcteur·rice·s, récapitulant leurs prestations ainsi que leurs tarifs. Certain·e·s n’ont pas de site, mais peuvent être trouvé·e·s via d’autres biais. Des annuaires de correcteur·rice·s, par exemple, ou encore des plateformes de mise en relation entre travailleurs indépendants (freelances) et clients. Malt.fr en est une, par exemple.

Comment être sûr·e que la personne choisie est qualifiée ? Premièrement, étudiez le site Internet de la personne, son profil ou encore son annonce. Si vous repérez des fautes ou si ses qualités rédactionnelles vous paraissent médiocres, passez votre chemin. Ensuite, demandez ses références : choisissez de préférence quelqu’un qui a parmi ses clients des maisons d’édition. Si elles lui font confiance, vous le pouvez aussi !

La personne débute peut-être dans cette activité. Dans ce cas, renseignez-vous : est-elle titulaire du Certificat Voltaire ou a-t-elle suivi une formation reconnue (CEC, par exemple) ? Si la réponse est non, mieux vaut continuer vos recherches.

Vous ne savez pas vers qui vous orienter ? BoD propose la prestation de correction. Nous travaillons avec des correcteur·rice·s qualifié·e·s qui sont habitué·e·s à corriger des manuscrits aussi bien pour l’édition traditionnelle que l’auto-édition.

Que comprend la prestation de correction ?

Cela reste à déterminer avec la personne avec laquelle vous choisissez de travailler. S’agira-t-il d’une simple correction ou également d’une relecture ?

La correction des fautes d’orthographe, de grammaire, de conjugaison, de syntaxe, de typographie est évidemment la base de ce travail. Généralement, votre correcteur·rice vous fournit un fichier Word contenant le suivi des corrections. Ainsi, vous pouvez voir tout ce qui a été modifié. Il est possible d’autoriser les modifications mais aussi, le cas échéant, d’en refuser certaines. Les suggestions de reformulations et différentes remarques du correcteur ou de la correctrice apparaissent en commentaires.

La relecture, quant à elle, inclut la correction mais va plus loin. La personne indique en commentaires les passages qui mériteraient d’être retravaillés. Elle vous signalera les répétitions, les tournures étranges ou les lourdeurs. Elle sera de manière générale plus attentive au style.

Nous proposons également ce service de relecture chez BoD. Nous pouvons en plus mettre à profit les qualités rédactionnelles de nos correcteur·rice·s et leur connaissance de votre livre pour rédiger à votre place le résumé de votre livre.

Faire corriger son livre, combien ça coûte ?

Les tarifs de correction varient énormément d’un·e correcteur·rice à l’autre, il est alors difficile de s’y retrouver. En effet, les tarifs ne sont pas réglementés. Ils dépendent bien sûr de la longueur de votre texte, mais également de :

  • l’expérience de la personne ;
  • la complexité et de la qualité de votre texte ;
  • du délai que vous lui accordez pour corriger votre manuscrit, etc.

Vous devrez dans la plupart des cas envoyer votre manuscrit sous format Word pour obtenir un devis personnalisé.

À titre indicatif, BoD pratique les tarifs suivants :

Pour la correction : 3,50 € par page normalisée (une page normalisée correspond à 1 500 signes, espaces comprises) sous réserve de la complexité du texte et de la quantité d’erreurs.

Pour la relecture : 6,50 € par page normalisée sous réserve de la complexité du texte et de la quantité d’erreurs.

Vous pouvez faire le calcul en déterminant le nombre de signes que contient votre manuscrit. Vous trouvez cette information dans les statistiques de votre document Word.

Pour l’exemple, prenons un livre de 50 000 mots (c’est la longueur moyenne d’un roman), ce qui représente environ 300 000 signes espaces comprises.

300 000 / 1 500 = 200 pages normalisées
200 x 3,5 € = 700 €
200 x 6,50 € = 1 300 €

Il faut donc compter autour de 700 € pour la correction d’un livre d’environ 300 000 signes. Un peu moins du double pour une relecture.

Quant aux délais (en ce qui nous concerne), comptez environ trois semaines/un mois de travail à partir du moment où vous acceptez le devis de correction. Lorsque vous faites appel à un·e correcteur·rice en dehors de BoD, les délais sont à déterminer directement avec la personne, en fonction de ses disponibilités.


Merci pour votre lecture ! Si cet article vous a été utile, n’hésitez pas à nous le faire savoir dans les commentaires.

💡 Pour en savoir plus et poser toutes vos questions, inscrivez-vous gratuitement à notre atelier en ligne « Savoir corriger et mettre en forme mon texte ». Nous échangerons avec vous conseils et astuces concernant les différentes règles à respecter ainsi que les codes de l’édition.

Autrice

Caroline Duchesnes

Ancienne correctrice pour des maisons d’édition et elle-même autrice, Caroline est adepte des ateliers d’écriture et lit tout un tas d’ouvrages sur l’art d’écrire. Elle aime partager ses connaissances en rédigeant des articles de conseils d’écriture sur le blog de BoD.

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Commentaires

  • Des informations vraiment très intéressantes… Cependant, l’utilisation de l’écriture inclusive m’inquiète et je ne m’attendais pas à en trouver les « stigmates » sur un site comme BOD qui promeut l’écriture et les écrivains sans se soucier de défendre l’intégrité de notre belle langue française. Ce positionnement idéologique qui va à l’encontre de l’avis de l’Académie Française est consternant. Je vous en rappelle les termes : «  »Prenant acte de la diffusion d’une ‘écriture inclusive’ qui prétend s’imposer comme norme, l’Académie française élève à l’unanimité une solennelle mise en garde », écrit l’institution.

    « Devant cette aberration ‘inclusive’, la langue française se trouve désormais en péril mortel, ce dont notre nation est dès aujourd’hui comptable devant les générations futures », poursuit-elle. « La démultiplication des marques orthographiques et syntaxiques qu’elle induit aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité ».
    Et à choisir entre plusieurs plateformes d’autoédition, je privilégie celles dont la démarche est respectueuse de l’intégrité de notre langue, en dehors de toute propagande…
    Cordialement.
    Alix

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