Vos lecteur·rice·s vont payer pour lire votre ouvrage, ils ou elles attendent alors qu’il soit de qualité. Il est donc impératif que votre livre soit exempt de fautes d’orthographe. Mais faut-il absolument faire corriger son manuscrit par un·e professionnel·le ou bien existe-t-il des solutions alternatives ? Que faire lorsque l’on ne dispose que d’un petit budget ? On vous dit tout dans cet article.
Nous aborderons ici trois solutions pour corriger son manuscrit à petit budget :
- corriger son livre soi-même grâce à des ouvrages de référence
- faire relire son manuscrit par des proches et des bêta-lecteurs
- utiliser des logiciels de correction.
Corriger son livre soi-même
Vous êtes plutôt bon·ne en orthographe et vous pensez pouvoir vous passer de faire corriger votre manuscrit. Quelques relectures pour éliminer les fautes de frappe et d’inattention devraient suffire. Du moins, c’est ce que vous pensez.
En réalité, à force de lire et relire notre texte, nous finissons par ne plus rien voir. Ni les répétitions, ni les fautes d’orthographe et de syntaxe. Sans compter les règles obscures et autres bizarreries de la langue française dont vous n’avez probablement jamais entendu parler.
Par exemple, saviez-vous que l’on écrit « au temps pour moi » et non « autant pour moi » ? ou « avoir de la repartie » et non « avoir de la répartie » ? que « quasi » prend un trait d’union devant un nom (« une quasi-certitude ») et n’en prend pas devant un adjectif (« quasi mûr ») ? ou encore que l’expression « pallier à » est incorrecte ? (Voir aussi l’article Correction : faites-vous ces erreurs dans votre manuscrit ?)
La langue française est difficile et la correction, un métier à part entière. Même les professionnel·le·s doivent régulièrement consulter leurs dictionnaires et ouvrages de grammaire, car il est impossible de tout connaître !
Nous recommandons donc, si vous n’avez pas le budget pour faire relire votre manuscrit par un ou une correcteur·rice, de vous renseigner sur les pièges de la langue française et les règles de typographie.
⚠ Votre talon d’Achille : la typographie !
Si vous choisissez de ne pas faire appel à un·e professionnel·le, prêtez attention aux règles de typographie. Par exemple : pour introduire les dialogues, veillez à utiliser le tiret cadratin ou demi-cadratin et non un trait d’union. Cela peut vous paraître être un détail, mais les livres qui ne respectent pas ces règles n’ont pas un aspect professionnel.
Pensez également à accentuer les majuscules, toujours faire précéder les deux points, points d’interrogation et d’exclamation d’une espace. N’abusez pas des points d’interrogation ou d’exclamation : un seul est suffisant, nul besoin d’en mettre trois !
D’autres règles utiles à connaître :
- les titres d’œuvres, mots étrangers, noms de restaurants et noms propres de véhicules (par exemple, le Titanic) doivent être indiqués en italique ;
- dans un roman, les nombres doivent apparaître en toutes lettres sauf les dates et les âges (qui sont à composer en chiffres arabes) ;
- une citation doit être indiquée par des guillemets français. Si elle contient elle-même une autre citation, on utilisera pour celle-ci les guillemets anglais…
Les ouvrages de référence pour la correction
Envisagez de vous procurer ces ouvrages lors de l’étape de la correction de votre manuscrit. En effet, dès que vous avez un doute sur l’orthographe d’un mot, il vous suffit de consulter un dictionnaire. Mais lorsque vous avez un doute sur une règle de grammaire, de conjugaison ou de typographie, ne consultez pas Internet ! Vous y trouverez tout et son contraire. Ce qui fait foi, ce sont des ouvrages de référence que les correcteur·rice·s ont toujours sous la main. Et nous vous les présentons ici :
- Le Lexique des règles typographiques en usage à l’imprimerie nationale, aussi appelé plus souvent le « code typo ». Un indispensable pour toutes les règles typographiques qui s’appliquent à l’édition en France : l’usage des guillemets, des majuscules, de l’italique, etc.
- Le Bon Usage, aussi appelé communément le « Grévisse ». Considéré comme la bible de la grammaire française, cet ouvrage détaillé est indispensable pour comprendre les règles complexes de la langue.
Si vous n’avez pas le budget pour ce dernier ouvrage, vous pouvez vous procurer Le français correct : guide pratique des difficultés. On y trouve toutes les difficultés d’accord, de conjugaison, de curiosités orthographiques, de la langue française.
Corriger votre manuscrit par vous-même est dans un premier temps une étape indispensable. Mais il est vivement recommandé de le faire relire par quelqu’un d’autre après vous. Sinon, attendez-vous à ce que vos premier·ère·s lecteur·rice·s vous fassent part des coquilles repérées. La chasse aux fautes pourrait bien les distraire de votre contenu…
Ne négligez pas la correction et évitez des frais de réédition et de réimpression !
Il n’est pas rare que des auteur·rice·s auto-édité·e·s retrouvent des fautes après la publication de leur livre.
Il est toujours possible, chez BoD, d’apporter des modifications à votre livre après la parution. En revanche, vous devez repayer la formule de publication à chaque nouvelle édition. À ce sujet, vous pouvez consulter notre article « Rééditer son livre – pourquoi et comment ? ».
De plus, si vous aviez imprimé un petit stock d’exemplaires pour les vendre en direct lors de salons par exemple, vous vous retrouverez avec des livres de la 1re édition mal corrigée, dont vous aurez du mal à vous débarrasser… Mieux vaut donc publier votre livre corrigé dans les règles de l’art dès le départ, sans effectuer de réédition à chaque fois que vous trouvez une coquille.
Faire corriger son livre par un proche
Nous avons tou·te·s dans notre entourage un·e grand·e lecteur·rice ou un·e ancien·ne prof de français prêt·e à nous aider. Lui confier votre texte pour relecture et correction ne vaut pas un·e correcteur·rice pro, mais un œil neuf ne peut être que bénéfique pour votre manuscrit. Même si probablement quelques coquilles passeront au travers des mailles du filet, c’est toujours mieux que rien !
Si vous faites appel à un·e bêta-lecteur·rice, il ou elle vous signalera peut-être aussi les fautes d’orthographe repérées au fil de sa lecture. Tout retour est bon à prendre ! Plus vous ferez corriger votre livre par des personnes différentes, plus vous aurez de chances d’éliminer toutes les erreurs. De plus, les bêta-lecteur·rice·s sont aussi sensibles au style. Ils ou elles pourront vous signaler les répétitions, les lourdeurs ou encore les passages peu clairs ou à retravailler.
Pour en savoir plus sur la bêta-lecture, vous pouvez lire notre article « Bêta-lecteur : mode d’emploi ».
Utiliser un logiciel de correction
Le correcteur automatique de Word
Vous connaissez bien sûr le correcteur automatique de Word. Vous l’avez remarqué, il surligne les mots fautifs de votre texte en rouge. Il ajoute aussi automatiquement les espaces avant la ponctuation ou encore la majuscule en début de phrase. C’est très utile, mais ce logiciel de correction reste très basique et surtout, est loin d’être infaillible. Il peut en effet parfois vous induire en erreur !
Pensez donc à activer la vérification orthographique de Word, mais n’acceptez pas systématiquement ses propositions de correction. Vérifiez auparavant que le logiciel n’a pas mal interprété votre phrase.
Les outils de correction de WriteControl
Peut-être écrivez-vous sur une plateforme d’écriture en ligne plutôt que sur Word. Vérifiez : un correcteur automatique y est peut-être aussi intégré. C’est le cas de WriteControl.
WriteControl propose à ses utilisateurs Premium divers outils très utiles, notamment :
- un dictionnaire
- un dictionnaire de synonymes
- un correcteur orthographique, grammatical et typographique
- un détecteur de répétitions.
Les fautes d’orthographe sont indiquées en rouge. En bleu, les fautes de grammaire. Et vous retrouvez en jaune les diverses enfreintes aux règles de la langue française.
Corriger son livre grâce à des logiciels professionnels
Il n’est pas rare que les maisons d’édition et les correcteur·rice·s professionnel·le·s utilisent des logiciels de correction. Parmi eux, on trouve Antidote et ProLexis, qui sont les plus connus. Ces logiciels sont beaucoup plus performants que le correcteur de Word. En revanche, en matière de correction, la machine n’a pas encore dépassé l’homme ! C’est pourquoi on l’utilise généralement à la toute fin d’une correction professionnelle, pour s’assurer qu’il ne reste aucune coquille.
Par ailleurs, les tarifs de ces logiciels professionnels les rendent moins abordables aux particuliers. Il faut compter en effet une soixantaine d’euros par an pour Antidote (il s’agit d’un abonnement). Pour ProLexis, pas d’abonnement : vous l’achetez définitivement mais vous devrez débourser pour cela un peu plus de 300 euros.
Merci beaucoup pour ce poste très intéressant et instructif !
Des informations vraiment très intéressantes… Cependant, l’utilisation de l’écriture inclusive m’inquiète et je ne m’attendais pas à en trouver les « stigmates » sur un site comme BOD qui promeut l’écriture et les écrivains sans se soucier de défendre l’intégrité de notre belle langue française. Ce positionnement idéologique qui va à l’encontre de l’avis de l’Académie Française est consternant. Je vous en rappelle les termes : « »Prenant acte de la diffusion d’une ‘écriture inclusive’ qui prétend s’imposer comme norme, l’Académie française élève à l’unanimité une solennelle mise en garde », écrit l’institution.
« Devant cette aberration ‘inclusive’, la langue française se trouve désormais en péril mortel, ce dont notre nation est dès aujourd’hui comptable devant les générations futures », poursuit-elle. « La démultiplication des marques orthographiques et syntaxiques qu’elle induit aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité ».
Et à choisir entre plusieurs plateformes d’autoédition, je privilégie celles dont la démarche est respectueuse de l’intégrité de notre langue, en dehors de toute propagande…
Cordialement.
Alix
Bonjour et merci pour vos précieux conseils.