Les 10 règles à respecter pour la mise en page d’un livre

Une bonne mise en page est indispensable pour la lisibilité et le confort de lecture. Découvrez ici les dix règles de mise en page qu’appliquent les maquettistes professionnel·le·s.

1. Respecter les pages liminaires

La première des règles de mise en page à connaître concerne les pages liminaires. En règle générale, le texte d’un livre commence à la page 5 (ou bien à la page 7 si la page 5 contient une table des matières). Elle est précédée des pages liminaires : la page de faux titre, la page de titre et les mentions légales.

La page de garde protégeait autrefois le corps du livre des salissures et contient aujourd’hui le plus souvent le titre en petits caractères. On l’appelle aussi la page de faux titre. Le verso est souvent vierge.

La page de titre contient le nom de l’auteur·rice, le titre et, le cas échéant, le sous-titre.

Les mentions de copyright et de fabrication, c’est-à-dire l’année de publication, le nom du détenteur des droits, le nom de la maison d’édition, le nom et le lieu de l’imprimerie et l’ISBN, doivent figurer dans les mentions légales.

Toutes ces pages liminaires sont comptées dans la pagination mais le numéro des pages ne doit pas y apparaître.

2. Créer une composition en vis-à-vis

La composition en vis-à-vis est le fait de composer votre livre en termes de double page. Vos pages seront en effet l’une en face de l’autre lorsque le livre sera ouvert et doivent être symétriques (« en miroir »). La marge extérieure (grand fond) de chaque page, généralement plus importante que la marge intérieure (petit fond), doit être identique sur la page de droite et de gauche, elle ne se situe donc pas du même côté selon que la page est une page paire ou impaire.

Veillez également aux proportions des marges d’en-tête (blanc de tête) et de pied de page (blanc de pied), qui doivent être harmonieuses.

3. Obtenir un beau « gris typo »

Le « gris typographique » est l’impression visuelle de gris que produit un texte. Une page de livre est en effet constituée du contraste entre le noir (ou le gris) du texte et le blanc du papier.

Plus la valeur de gris est sombre et dense, plus le texte est difficile à lire. Les marges étroites, l’interligne réduit, le corps étroit de la police (largeur de chaque lettre) et l’espacement réduit entre les caractères et les mots rendent la valeur de gris sombre et dense. Il convient donc de trouver le bon ratio de gris et de blanc pour votre page, mais aussi de jouer avec les différents réglages du logiciel utilisé pour mettre en page afin d’harmoniser l’espacement entre les mots.

Pour cela, n’hésitez pas à faire un essai de mise en page d’une page et de l’imprimer au bon format sur votre imprimante personnelle. Vous pourrez la comparer avec une page de livre de votre bibliothèque.

4. Faire le bon choix de polices

Une police de caractère adaptée pour un livre est avant tout une police très lisible. Pour les romans, il est important qu’elle soit facile à lire et ne fatigue pas trop les yeux. Vous pouvez utiliser des polices de caractères à empattements classiques, telles que Garamond, Aldus, Sabon ou Palatino, ou des polices plus modernes telles que Tisa, Fira ou encore Novel Pro.

Les titres structurent le livre et rendent visibles ses différentes sections. Puisque les titres sont brefs, ils peuvent éventuellement arborer une police de caractères plus fantaisiste et reflétant le contenu et l’ambiance du livre. Vous pouvez opter par exemple pour des polices manuscrites pour les romans d’amour, des polices futuristes pour la science-fiction, etc. Dans les guides pratiques ou les ouvrages spécialisés, la police de caractères reprend souvent le thème et la tonalité du texte : classique, moderne ou encore sobre.

5. Choisir une taille de police adaptée

Chaque police est plus ou moins grande, à taille de points égale. Par exemple, la police Helvetica paraît plus grande en 12 points que la PT Sans. On ne peut donc pas donner de règle précise. En effet, la taille de la police dépend également du format du livre, de la largeur des lignes et de l’âge des lecteur·rice·s cibles.

Le mieux reste là encore de faire des tests et de les imprimer (la taille affichée à l’écran est souvent trompeuse). Puis de les comparer avec des livres similaires.

6. Respecter les règles de typographie

Dans l’idéal, rien ne vient perturber la lecture. Pas de trous dans le texte dus à un espacement irrégulier entre les mots (cela peut arriver lorsque l’on justifie un texte). Et encore moins sur deux lignes situées l’une sous l’autre (on appelle cela des « lézardes »). Pas de césures fautives, pas de lignes isolées en début ou en fin de page (appelées « veuves » et « orphelines »). Pas de syllabes isolées sur la dernière ligne du paragraphe. Enfin, pas de titres répartis de manière déséquilibrée sur deux lignes (par exemple un titre qui prend une ligne entière et déborde d’un ou deux mots sur la ligne suivante).

7. Structurer le texte visuellement

Les paragraphes servent à rendre la structure d’un texte clair. Chaque changement de paragraphe indique un changement de propos ou de situation dans la narration. Dans les romans, les paragraphes commencent généralement par un alinéa, afin d’être facilement reconnaissables lors de la lecture. Les changements de scène, qui indiquent un changement temporel ou un changement de lieu, doivent être identifiables. Notamment par un saut de ligne ou encore des signes typographiques décoratifs, comme par exemple trois astérisques.

À noter que l’espace avant les titres doit être plus grands que l’espace entre le titre et le texte qui le suit. Ceci afin d’indiquer visuellement qu’ils sont liés. Les livres de non fiction, quant à eux, sont très structurés. Ils doivent utiliser plusieurs niveaux de titres bien différenciés par la taille de la police et une numérotation.

8. Utiliser le gras et l’italique avec parcimonie

Les mises en évidence telles que le gras, l’italique ou le soulignement doivent être utilisées avec parcimonie. Ceci afin de garder leur efficacité. Si trop de passages du texte sont mis en évidence, il est difficile de se concentrer sur l’essentiel.

9. Employer les bons signes typographiques

Guillemets, points de suspension, tirets, traits d’union, apostrophes… Assurez-vous d’employer les bons signes typographiques. Veillez à employer des guillemets français (et non des guillemets anglais), des tirets demi-cadratin ou cadratin pour les dialogues (à ne pas confondre avec le trait d’union). Les points de suspension sont également un signe typographique à part entière et non seulement trois points mis à la suite les uns des autres ! Attention à faire bon usage des espaces avant ou après chaque signe typographique, car chacun a ses propres règles en langue française. Vous pouvez vous référer à l’ouvrage utilisé par les correcteur·rice·s et maquettistes : le « code typo », de son vrai nom Lexique des règles typographiques en usage à l’imprimerie nationale.

10. Ne pas négliger les ligatures

Une ligature est un ensemble de lettres liées et qui forme un caractère unique. On distingue les ligatures esthétiques (par exemple la liaison des lettres f et i) des ligatures linguistiques (par exemple la liaison des lettres o et e pour donner œ). Il est important de les respecter pour donner un aspect abouti à la mise en page de votre livre. À noter qu’en vous procurant une police de caractères professionnelle, celle-ci comprend tous ces caractères spéciaux.