L’écriture d’un livre est un projet ambitieux, mais il n’est pas sans défis. L’un des obstacles majeurs pour tout écrivain est d’éviter les erreurs fréquentes en français, qui peuvent nuire à la crédibilité de l’œuvre.
Que vous soyez auteur débutant ou expérimenté, il est essentiel de maîtriser les subtilités de la langue pour offrir à vos lecteurs une expérience fluide et agréable. Des règles de grammaire les plus obscures aux rectifications de l’orthographe, cet article dresse une liste non exhaustive des difficultés de la langue française.
Grâce à ce récapitulatif des règles à retenir, vous pourrez bannir les fautes d’orthographe de votre manuscrit et augmenter vos chances de publier un livre de qualité professionnelle !

Les fautes d’accord
Adjectifs invariables
Certains adjectifs sont invariables, notamment lorsqu’ils sont à l’origine des noms :
- Tendance (des vêtements tendance, et non des vêtements tendances)
- Bon marché (des produits bon marché, jamais bons marchés)
- Chic (des tenues chic, et non des tenues chics)
- Extra (des repas extra, et non des repas extras)
- Standard (des polices standard et non des polices standards).
Pluriel des appositions
Certains noms sont apposés derrière un autre :
- Poste clé
- Année lumière
- Produit phare
- Opération suicide
- Cas limite
- Appartement modèle
- Temps record
- Fête surprise
- Film culte…
Faut-il mettre un trait d’union ? Et accorder le second nom au pluriel ? En réalité, l’usage varie et n’est pas fixé. Autrement dit, il n’existe pas vraiment de règle et chacun l’écrit comme bon lui semble, selon la logique de la phrase.
D’ailleurs l’ouvrage de référence Le Français correct ne se prononce pas sur le sujet, en prenant comme exemple des expériences limites :
Si on le considère comme une apposition, il varie, en général. Si l’on estime qu’il résulte d’une réduction (des expériences qui aboutissent à une limite), il ne s’accorde pas.
Pluriel de « quelque »
Quelque s’accorde sauf lorsqu’il est utilisé comme un adverbe et qu’on peut le remplacer par « environ ». Il est alors invariable.
Exemple : Ils ont reçu quelque quarante personnes à souper. (Environ quarante personnes)
C’est valable aussi pour la locution adverbiale quelque temps. Temps prend un s au singulier comme au pluriel, et quelque est ici invariable car il exprime une durée indéfinissable, approximative. On écrit donc toujours quelque temps et non quelques temps.
Le pluriel des mots composés
Dans un nom composé, chaque nom et adjectif prend la marque du pluriel.
Ex. : des balais-brosses, des coffres-forts.
Si le nom composé comprend une préposition, seul le premier nom prend la marque du pluriel.
Ex. : des arcs-en-ciel, des chefs-d’œuvre.
Si le nom composé comprend un verbe, celui-ci sera toujours invariable.
Ex. : des porte-serviettes, des sèche-cheveux.
L’accord des adjectifs de couleur
Voici 2 règles à retenir :
1. Si une couleur est issue d’un nom commun (plante, objet, matière), elle reste invariable.
- Des pantalons orange (et non oranges)
- Des rideaux marron (et non marrons)
- Des yeux turquoise (et non turquoises).
Exceptions : rose, pourpre, mauve, fauve, écarlate et incarnat se comportent comme des adjectifs classiques et s’accordent en genre et en nombre.
2. Les adjectifs de couleur composés de deux mots restent eux aussi invariables !
On écrit donc :
- des chemises bleu marine
- des robes bleu clair
- des voitures jaune citron…
Les autres adjectifs de couleur s’accordent normalement (des vestes rouges).
L’accord du participe passé d’un verbe pronominal
Un verbe pronominal est un verbe qui se conjugue avec un pronom réfléchi (me, te, se, nous, vous, se) de la même personne que le sujet. Ce pronom est toujours placé devant le verbe et fait partie intégrante de sa conjugaison.
Lorsque le pronom « se » peut être un complément d’objet, l’accord du participe passé dépend de sa place dans la phrase :
- Accord si le pronom « se » est un complément d’objet direct (COD) placé avant le verbe.
Exemple : « Ils se sont lavés » (se = COD placé avant, donc accord). - Pas d’accord si le complément d’objet est placé après le verbe ou si « se » est un complément d’objet indirect (COI).
Exemples : « Ils se sont lavé les mains » (« les mains » est le COD placé après le verbe, donc pas d’accord). « Ils se sont téléphoné » (« se » est un COI – ils ont téléphoné à quelqu’un – donc pas d’accord).
En revanche, pour les verbes essentiellement pronominaux (qui n’existent qu’avec « se » : se souvenir, s’écrier, s’absenter, s’abstenir…), le participe passé s’accorde toujours avec le sujet.
- « Ma fille s’est écriée. »
- « Ils se sont abstenus de tout commentaire. »
- « Elle s’est souvenue. »
Il est cependant à noter que « se rendre compte » est une exception. Le participe passé est toujours invariable, parce que le COD est « compte », placé après le verbe.
Exemple : « Elle s’est rendu compte. »
Les erreurs de genre
Il existe certains mots pour lesquels on ne sait jamais vraiment s’ils sont féminins ou masculins.
Voici ce qu’il faut dire :
- Un après-midi (mais une après-midi est maintenant aussi toléré)
- Un tentacule (et non une tentacule)
- Un horaire (et non une horaire)
- Un alvéole (mais une alvéole est maintenant aussi toléré)
- Un haltère (et non une haltère)
- Un effluve (et non une effluve)
- Un pétale (et non une pétale)
- Un délice, un amour, un orgue (mais délices, amours et orgues sont féminins au pluriel dans un contexte littéraire).
Les homonymes
Attention à certains mots qui se prononcent pareil mais ne veulent pas dire la même chose :
- détoner : Émettre un bruit plus ou moins violent, en particulier en explosant.
- détonner : Produire un contraste désagréable, ne pas être dans le ton ; trancher.
- tache : Marque laissée par une substance salissante.
- tâche : Travail, ouvrage à faire dans un temps déterminé et à certaines conditions.
- emprunt : Démarche effectuée pour obtenir de l’argent ou un objet à titre de prêt ; chose, somme empruntée.
- empreint : Marqué de quelque chose, portant son empreinte.
- ballade : Au Moyen Âge, poème lyrique d’origine chorégraphique, d’abord chanté, puis destiné seulement à la récitation.
- balade : promenade.
- voir : Percevoir quelqu’un, quelque chose par les yeux, les organes de la vue.
- voire (même) : Expression introduisant l’éventualité d’un degré supérieur, d’un sens plus fort. (Voire même est critiqué par quelques puristes, car considéré comme un pléonasme : voire peut s’utiliser seul.)
- collocation : Action ou manière d’inscrire des créanciers dans l’ordre que la loi assigne au paiement de leur créance.
- colocation : Location en commun.
Les mots à éviter
Les anglicismes et autres mots calqués sur l’anglais
Dans la vie de tous les jours, nous utilisons un certain nombre de mots ou d’expressions que nous avons empruntés à l’anglais. À l’écrit, et d’autant plus dans un livre, prenez garde à les éviter.
- Challenge : préférez défi
- Fake : préférez faux
- Mix : préférez mélange
- En live : préférez en direct
- Digital : préférez numérique.
Certains sont même fautifs en français et ne figurent pas dans le dictionnaire :
- Faire sens : préférez avoir du sens
- Malaisant : préférez gênant
- Confusant : préférez déroutant
- Impactant : préférez influent.
Les mots régionaux
Il arrive qu’inconsciemment, à l’oral comme à l’écrit, on utilise des mots qui ne sont employés que dans la région d’où l’on est originaire. Cela n’est bien sûr pas un problème, mais lorsque l’on écrit un livre, mieux vaut plutôt employer des mots connus du plus grand nombre.
En effet, le patois n’a pas lieu d’être dans un livre, sauf si cela est pertinent. L’ouvrage porte sur cette région et/ou s’adresse à des lecteurs locaux, par exemple. Ou encore, dans le cas d’un roman, les origines d’un personnage sont marquées et font partie de son identité. Le vocabulaire qu’il emploie apporte alors du réalisme à l’histoire.
En revanche, si vous écrivez un roman Fantasy et que votre personnage passe la « wassingue » sans que l’histoire n’ait de rapport avec le nord de la France, revoyez votre copie et employez plutôt le mot « serpillère ».
Voici quelques exemples de mots locaux et leur équivalent en « français standard » :
- clenche (Nord) : poignée
- tancarville (Ouest) : étendoir
- chocolatine (Sud) : pain au chocolat
- schlouk (Est) : gorgée
- GSM (Belgique) : téléphone portable
- panosse (Suisse) : serpillère.
Pour savoir si vous utilisez des mots régionaux sans le savoir, vous pouvez consulter le compte Instagram Français de nos régions.
Ce qu’il faut savoir sur la nouvelle orthographe (réforme de 1990)
Les rectifications orthographiques du français entrées en vigueur en 1990 sont nombreuses et controversées. La plupart visent à simplifier le français et donc à autoriser certaines fautes les plus courantes. Chacun est libre ou non de les appliquer.
Il faut savoir que dans le domaine de l’édition, la plupart des maisons d’édition font le choix de conserver l’orthographe traditionnelle. En effet, les défenseurs de la langue française ont tendance à militer pour la conserver telle quelle, avec toutes ses subtilités et écueils. Car c’est aussi ce qui fait sa beauté !
Quel que soit votre choix pour votre livre, l’important est d’harmoniser. En effet, pour assurer du sérieux de votre ouvrage, vous devrez soit appliquer toutes les rectifications ou n’en appliquer aucune. Si vous optez donc pour portemonnaie (au lieu de porte-monnaie), vous devrez donc aussi adopter ognon au lieu d’oignon !
Exemples de rectifications
Voici quelques exemples des rectifications orthographiques (à gauche l’ancienne orthographe, à droite la nouvelle) :
- porte-monnaie / portemonnaie
- événement / évènement
- oignon / ognon
- coût / cout
- il plaît / il plait
- aiguë / aigüe
- week-end / weekend
- avoir de la repartie / avoir de la répartie
- nénuphar / nénufar…
Que vous souhaitiez auto-éditer votre livre ou bien soumettre votre manuscrit à des maisons d’édition, nous vous conseillerions plutôt d’opter pour l’orthographe traditionnelle, à laquelle les lecteurs et les éditeurs sont habitués et attachés.
Cet article sur les erreurs fréquentes en français touche à sa fin. Si vous êtes confronté à une difficulté de la langue française qui n’est pas abordée dans cet article, nous vous recommandons de consulter l’ouvrage de référence Le Français correct : guide pratique des difficultés. Ou bien de poser votre question dans les commentaires ! Nous nous ferons un plaisir d’y répondre.
Si vous êtes intéressé par la publication de votre livre en auto-édition, n’hésitez pas à consulter notre site Internet bod.fr pour plus d’informations, ainsi que notre blog pour plus de conseils concernant la correction et la mise en forme de votre manuscrit.
Enfin, nous recommandons l’utilisons de la plateforme d’écriture WriteControl, qui fournit entre autres une foule d’outils linguistiques pour améliorer son style d’écriture et corriger ses fautes d’orthographe et répétitions !