5 ingrédients pour écrire un roman feel good réussi

Vous avez envie d'écrire et publier une histoire réconfortante, qui fait du bien au moral ? Voici les 5 points à ne pas négliger.

23.03.2023 · Caroline Ricciardi Écrire

Préparer une tasse de thé et lancer une playlist. S’enrouler dans un plaid. Et s’asseoir confortablement dans son canapé avec un bon livre. Vous voyez l’idée ? Ça, c’est un petit moment « feel good », qui signifie « se sentir bien » en français. 

Écrire un roman feel good, c’est un peu la même chose. Nous souhaitons que nos lecteur·rice·s se sentent « tout bien, tout cosy » en nous lisant. Cela ne signifie pas que ce genre littéraire ne comprend pas son lot de rebondissements. 

Simplement, c’est une lecture qui doit nous laisser un sentiment joyeux. Un sentiment feel good. Et que nous nous accordons tout simplement pour nous procurer du bien-être.

Voyons dans cet article les 5 ingrédients pour écrire un roman feel good qui fera le bonheur de votre audience. Pour rédiger cet article, nous avons demandé à l’une de nos autrices, Anne-Estelle Dal Pont, de nous parler de l’écriture de son livre Des petits pas au-dehors, publié chez BoD début 2023. 

#1 Un contexte contemporain sans complexité

Le premier ingrédient pour un roman feel good réussi, c’est de bien choisir le contexte dans lequel va se dérouler l’histoire. Même s’il n’existe pas de règles auxquelles il ne faudrait pas déroger, la plupart des récits de ce genre se situent dans notre réalité contemporaine

Les auteur·rice·s n’ajoutent ni intrigue fantastique, ni n’inventent de nouveaux mondes ou de nouvelles organisations. En effet, le but étant d’aider les lecteur·rice·s à se reconnaître dans les situations, les personnages évoluent dans notre monde.

Certains romans feel good ne se préoccupent même pas du contexte. Nous n’y trouvons ni ville, ni année inscrite à l’intérieur du récit. Ils décrivent simplement des lieux et des périodes qui pourraient se trouver partout dans notre société.

Nous vous conseillons alors de ne pas vous attarder de trop sur le contexte, si ce n’est d’écrire à notre époque. Pour autant, vous pouvez évoquer le passé de certains personnages, si c’est essentiel dans votre intrigue. 

Valérie Perrin, dans son livre Trois, remonte des années 80 à de nos jours par exemple. Une journaliste doit enquêter sur une épave retrouvée au fond d’un lac qui relie la vie de trois amis d’enfance. Et le récit va reprendre leur histoire à différents âges.

#2 La psychologie des personnages et les émotions durant la lecture

Dans un roman feel good, l’intérêt de l’histoire ne repose pas sur la découverte d’un univers comme c’est le cas dans les romans de fantasy, mais sur la psychologie des personnages et ce qu’ils et elles vivent. Car un roman feel good, c’est avant tout un livre qui « fait ressentir » des émotions à ses lecteur·rice·s.

Et c’est toute la palette des émotions que nous sommes autorisé·e·s à utiliser tout au long de notre intrigue ; pas seulement les sentiments liés au bonheur ! Notre autrice Anne-Estelle Dal Pont le voit clairement avec la façon dont ses personnages se présentent à elle : « Ils traversent toujours un épisode difficile, sombre, douloureux […], et ensuite seulement, je leur souffle des idées pour leur montrer la sortie ». En ce sens, les personnages de nos romans feel good doivent se transformer entre le début de l’intrigue et la fin. Ils et elles doivent se libérer de l’élément perturbateur. Trouver une manière d’y faire face à l’intérieur de soi.

C’est probablement la recette qu’utilise également Virginie Grimaldi pour l’écriture de ses romans. À la quatrième position des auteur·rice·s français·e·s qui ont vendu le plus de livres en 2022, cette romancière nous propose toujours des romans à haute dose d’émotions. 

Ses personnages font généralement face à des situations que toute personne qui vit dans notre société contemporaine pourrait rencontrer. De l’abattement, de la joie, du découragement, de l’humour. Ils et elles traversent des montagnes russes qui nous rappellent tout simplement… la vraie vie. 

#3 Une histoire traitant de thèmes universels

Comme nous le disions, les personnages sont fréquemment tiraillés par une épreuve à surmonter. Ils et elles doivent découvrir comment surpasser cette situation. Comment se montrer résilient·e. 

Nous avons interrogé Anne-Estelle Dal Pont sur sa façon de bâtir l’intrigue d’un roman feel good. Selon elle, « le plus simple, c’est de définir comme point de départ la crise que traverse le personnage principal. On part du problème pour remonter à la surface ».

Cette crise que traverse le personnage doit être universelle. Les lecteur·rice·s n’auront pas forcément vécu cette situation, mais ils et elles seront capables de comprendre ce qu’elle signifie et représente émotionnellement. En somme, les lecteur·rice·s vont s’identifier aux personnages et se dire que cette situation pourrait également leur arriver. Comment alors s’y prendre pour s’en sortir ? C’est ainsi que se crée le suspense et qu’ils/elles auront envie de connaître la suite de l’histoire.

Prenons pour exemple le livre emblématique de Raphaëlle Giordano, Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une, pour illustrer ce genre d’intrigue.

Dans cette histoire, le personnage principal est en crise dès le début. Sa voiture tombe en panne, et c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Nous comprenons assez vite qu’elle vit un épisode dépressif qu’elle ne parvient pas à comprendre, alors qu’elle a tout dans sa vie pour être heureuse.

Le personnage va vivre des péripéties qui vont lui permettre d’évoluer vers un état de quiétude. C’est ce schéma que vous pourriez suivre pour écrire pour votre roman feel good. 

Gardez bien en tête que la lecture doit être fluide et que votre personnage doit évoluer progressivement. Nous devons comprendre quels moments dans sa vie lui permettent d’avoir un déclic. Ce sont des situations concrètes et compréhensibles par tout le monde.

Par exemple, votre personnage est déprimé au début de l’histoire à cause de son divorce, et vit un enchaînement de situations désagréables. Quelqu’un le double à la caisse du supermarché. Il rate le dernier métro. La brique de lait est vide… Vous avez saisi.

#4 Une chute heureuse et feel good

Nous aurions tendance à penser qu’un roman feel good rime forcément avec happy ending. Après tout, le but est de faire en sorte que les lecteur·rice·s se sentent bien. Mais faut-il pour autant forcément un prince et beaucoup d’enfants pour conclure notre récit ?

Anne-Estelle considère qu’une fin joyeuse n’a pas le même sens pour tout le monde. Elle nous explique que le plus important, c’est de laisser « une empreinte lumineuse » sur les lecteur·rice·s

Donc la véritable question serait plutôt : où est-ce que nous avons envie d’emmener nos lecteur·rice·s ? Quel est le message que nous souhaitons leur transmettre à travers notre livre ?

« Je crois que mes romans sont feel good parce que c’est ce qu’ils procurent à mes lecteurs », nous dit Anne-Estelle. En effet, c’est le message qui doit être positif et transmettre un sentiment de bien-être.

Dans Des petits pas au dehors, elle montre « qu’il n’est jamais trop tard pour s’ouvrir à soi et aux autres ». Un appel bienveillant à trouver une échappatoire positive dans une situation qui pourrait nous paraître désespérée. 

C’est l’idée de parvenir à se sentir bien. De pouvoir retrouver son plaid sur le canapé. Même lorsqu’il y a de l’orage dans l’air.

#5 Une couverture légère et un titre inspirant

Enfin, pour donner à votre roman feel good toutes les chances de rencontrer le succès, vous allez devoir vous pencher sur son titre et sa couverture. Généralement pimpante, riche en couleurs, rayonnante et positive, cette dernière se repère très vite. 

Les couvertures de ces livres attirent franchement l’œil par leurs couleurs vives, multiples et positives. Elles sont très souvent composées d’illustrations digitales ou de photographies d’objets que nous retrouvons dans le titre (voir ci-dessous).

roman feel good bod des petits pas au dehors anne estelle dal pont
Des petits pas au-dehors d’Anne-Estelle Dal Pont
roman feel good Quatre pas dans les nuages de Christophe Cassagne
Quatre pas dans les nuages de Christophe Cassagne

roman feel good Trois ballons jaunes de Marie-Claude Catuogno
Trois ballons jaunes de Marie-Claude Catuogno

Nous vous conseillons donc de choisir une couverture qui saura plaire et capter le regard de votre lectorat. Tout en illustrant l’aspect positif qui se dégage de votre histoire. Ce peut être une péripétie, le message que vous souhaitez transmettre ou l’état émotionnel que le personnage parvient à atteindre.

Quant au titre, il n’existe pas de règle absolue en la matière, mais la plupart des romans feel good utilisent des titres plutôt longs et poétiques tels que

  • Tout le bleu du ciel de Mélissa Da Costa
  • Changer l’eau des fleurs de Valérie Perrin
  • Dans le murmure des feuilles qui dansent d’Agnès Ledig

D’autres sont plus concrets et en rapport avec l’enseignement positif qu’ils transmettent, comme Va vers ta peur de Caroline De Surany ou Le jour où j’ai appris à vivre de Laurent Gounelle. 

Nos 5 ingrédients pour écrire un roman feel good

  • Choisir un contexte contemporain et simple pour faire évoluer nos personnages
  • Mettre l’accent sur les situations de la vraie vie et les émotions que vivent nos personnages
  • Construire une intrigue autour d’une situation à surmonter
  • Préparer une fin qui délivre un message positif 
  • Réaliser une couverture colorée et joyeuse.

Vous souhaitez plus de conseils d’écriture ? Découvrez nos 15 astuces pour trouver le temps d’écrire.

Un grand merci à Anne-Estelle Dal Pont, notre autrice feel good, qui a accepté de répondre à nos questions. Vous pouvez retrouver son roman Des petits pas au-dehors sur la librairie BoD. Et suivre ses aventures sur Instagram et son site Internet.

Autrice

Caroline Ricciardi

Rédactrice web et graphiste en freelance, Caroline est passionnée par le monde du livre et de l’entrepreneuriat. Elle apprécie écrire des articles pour BoD et vous transmettre les informations qui vous donneront un petit coup de pouce pour progresser dans votre projet.

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