5 conseils pour réussir les dialogues

Le dialogue est peut-être l’exercice le plus ardu pour l'écrivain ! Voici 5 conseils utiles.

24.04.2020 · Caroline Duchesnes Écrire

Le dialogue donne de la vie à une scène et permet de mieux se représenter les personnages. Mais un dialogue raté pourrait décourager un lecteur à poursuivre sa lecture…

Nous avons réuni ici 5 règles pour exceller dans cet art si difficile. Nous les accompagnons chaque fois d’un exemple concret tiré d’un bestseller français contemporain – L’élégance du hérisson, de Muriel Barbery, qui comporte un certain nombre de dialogues – et pour aller plus loin, d’un exercice d’écriture pour celles et ceux qui souhaiteraient s’entraîner à améliorer leurs dialogues.

1. Trouvez la voix de vos personnages

Avant d’écrire un dialogue entre vos personnages, vous devez bien sûr apprendre à les connaître et les imaginer parler comme s’ils étaient des personnes réelles.

Vous pouvez pour cela bien sûr vous inspirer de personnes que vous connaissez bien et de leur façon d’être et de parler. Une autre solution consiste à prêter attention à la façon de parler des inconnus autour de vous : dans un café, dans le métro, au travail ou encore à la télévision. Notez leurs expressions et tournures de phrases, le type de vocabulaire qu’ils utilisent.

Vous devez trouver une façon de parler propre à chacun de vos personnages principaux. Votre personnage a-t-il des particularités langagières ? C’est-à-dire : a-t-il des tics de langage ? s’exprime-t-il dans un patois (à utiliser avec parcimonie pour ne pas rendre la lecture trop fastidieuse) ? a-t-il un niveau de langue plutôt familier ou soutenu ?

Choisissez par exemple un mot ou une expression que votre personnage répétera souvent. Cela devient un élément « signature » de votre personnage qui le rend reconnaissable entre tous et lui donne de l’authenticité. Par exemple, dans L’élégance du hérisson, le personnage de Manuela répète souvent « taratata ».

En effet, comme l’explique John Steinbeck, mieux vaut un bon dialogue qu’une longue description pour en apprendre plus sur un personnage. Il écrit ainsi dans le prologue de son roman Tendre Jeudi :

« J’aime bien qu’on parle beaucoup dans un livre, et j’aime pas trop que quelqu’un vienne me dire à quoi ressemble le gars qui parle. Je veux pouvoir me représenter à quoi il ressemble d’après sa façon de causer… m’imaginer ce qu’il pense d’après ce qu’il dit. »

➡ Exemple

— Il me paye vingt-deux euros l’heure, dit Manuela en disposant les tasses puis s’asseyant de nouveau, non sans avoir prié courtoisement Léon de s’en aller découvrir le monde. Vingt-deux euros ! Vous croyez ça ? Les autres me payent huit, dix, onze ! Cette mijaura de Pallières, elle me paye huit euros et elle laisse traîner ses culottes sales sous le lit.

— Il laisse peut-être traîner ses caleçons sales sous le lit, dis-je en souriant.

— Oh ce n’est pas le genre, dit Manuela soudain pensive. J’espère que je vais savoir faire, en tout cas. Parce qu’il y a beaucoup de choses bizarres là-haut, vous savez. Et il y a tous ces bonshommes à arroser et à vaporiser.

Manuela parle des bonsaïs de M. Ozu.

(Muriel Barbery, L’élégance du hérisson)

🔎 Analyse de l’exemple

Manuela est une femme de ménage immigrée portugaise, et cela se ressent dans sa façon de parler. Ce passage le montre notamment par l’emploi de mots portugais (« mijaura ») ou encore par une mauvaise prononciation de mots français (elle dit « bonshommes » au lieu de « bonsaïs »).

✍ Exercice

Écrivez un dialogue en inventant une manière de parler propre à chacun des deux interlocuteurs, de façon à ce que le lecteur comprenne qui parle sans que cela ne soit précisé.

2. Évitez les dialogues inutiles

Il ne faut pas oublier que le dialogue sert certes à rendre le récit vivant, mais il doit également remplir l’une ou l’autre des fonctions suivantes. Soit caractériser les personnages, c’est-à-dire nous renseigner sur la façon dont ils parlent (niveau de langage, vocabulaire utilisé, etc.), soit faire avancer l’action en fournissant au lecteur certaines informations.

Chaque phrase de dialogue doit donc avoir une utilité. C’est pourquoi il est inutile de retranscrire entièrement et fidèlement les conversations entre deux personnages. Mieux vaut donc éluder les « Bonjour, comment tu vas ? » et autres banalités. Le but est d’écrire un dialogue réaliste, tout en éliminant ce que les conversations réelles ont d’ennuyeux.

De même, débarrassez autant que possible vos dialogues écrits des mots insignifiants qui parasitent nos conversations orales, et qui seraient très agaçants à lire, tels que : « euh », « d’accord ? », « hein », « enfin, je veux dire », « bah », etc. Supprimez-les sans regrets : la plupart du temps, ils n’apportent rien au dialogue.

➡ Exemple

Comme tous les mardis, Manuela vient à ma loge. J’ai le temps, avant qu’elle ne referme la porte, d’entendre Jacinthe Rosen qui converse avec la jeune Mme Meurisse devant un ascenseur qui joue les Arlésiennes.

— Mon fils dit que les Chinois sont intraitables !

Cancrelat buccal oblige, Mâdâme Rosen ne dit pas : les Chinois mais les Chunois.

J’ai toujours rêvé de visiter la Chune. C’est quand même plus intéressant que de se rendre en Chine.

— Il a congédié la baronne – m’annonce Manuela qui a les joues roses et l’œil brillant –, et le reste avec.

Je prends l’air même de l’innocence.

— Qui ? je demande.

— Mais M. Ozu ! s’exclame Manuela en me regardant avec réprobation.

(Muriel Barbery, L’élégance du hérisson)

🔎 Analyse de l’exemple

On imagine que les deux femmes se saluent lorsque Manuela entre dans la loge et qu’elles échangent quelques banalités avant que Manuela ne lui annonce que M. Ozu a congédié la baronne, mais cela est éludé car ce n’est pas important. De plus, on comprend ainsi que la concierge n’est pas très attentive à l’arrivée de Manuela : elle est plutôt occupée à prêter une oreille à la conversation de Mme Rosen devant l’ascenseur.

✍ Exercice

Choisissez parmi les phrases suivantes deux répliques par interlocuteur et composez avec (en adaptant et en ajoutant des phrases si besoin) un court dialogue « utile », c’est-à-dire qui serve soit à présenter les personnages ou exprimer le rapport qu’ils ont entre eux, ou encore apporter des informations sur l’histoire et contribuer à l’action.

J’ai cru voir passer une ombre.

Ça ne va pas, la tête ?

Regarde comme il est rouge.

Il me serait impossible de remonter la piste.

Il ne faut pas s’y fier.

Pas un mot à ce propos.

Un cri ? Tu as dû rêver.

C’est élégant…

Jamais de la vie !

Je me sens plutôt bien.

Où veux-tu que je le mette ?

Qu’est-ce que c’est ?

C’est pas demain la veille.

Oh, ne sois pas si rabat-joie.

Zigouillé, zigouillé, d’où est-ce que tu sors ça ?

Je te garantis que tu vas parler !

Je ne suis pas serein.

Oh la la, comme tu y vas.

J’ai remarqué que les numéros ne sont pas les mêmes.

Escogriffe ! Fieffé cochon ! Pignouf ! Vermine !

3. Veillez à l’équilibre du dialogue

Un bon dialogue est un dialogue qui parvient à maintenir l’intérêt du lecteur. Cela signifie qu’il ne doit pas s’ennuyer en le lisant : la plupart du temps, il devra donc être court et rythmé.

Cela implique de varier la longueur des phrases et des répliques : certaines devraient être longues et d’autres courtes. Évitez les longues « tirades » d’un personnage, qui ne sont pas réalistes et peuvent lasser le lecteur.

De plus, n’oubliez pas que lorsque quelqu’un parle, il n’est pas en apnée : il ne fait pas des phrases à rallonge, il y a des interruptions, des silences, des interactions avec son auditoire, des déplacements ou des gestes. Toutes ces petites choses peuvent être retranscrites pour rendre votre dialogue plus vivant. Un mauvais dialogue serait un dialogue qu’on lit sans avoir aucune idée de ce que font les personnages en même temps qu’ils parlent, ni les émotions qu’ils ressentent.

Attention, à l’inverse, à ne pas trop intercaler de descriptions de vos personnages et de leurs actions durant le dialogue, ce qui pourrait enlever au dialogue tout son dynamisme et sa tension. De plus, votre lecteur doit pouvoir suivre l’échange des répliques sans trop d’interruptions qui pourraient nuire à sa compréhension.

N’oubliez pas également qu’il est possible d’alterner dialogue direct et dialogue indirect : nul besoin de retranscrire fidèlement tout ce que les personnages se disent. Ceci permet de raccourcir un dialogue et de le rendre plus dynamique.

➡ Exemple

— Vendredi soir, je vais vous faire un gloutof, déclare-t-elle après un court laps de réflexion.

Le gloutof est un gâteau alsacien un peu vorace.

Mais le gloutof de Manuela est aussi un nectar. Tout ce que l’Alsace comporte de lourd et de desséché se transmute entre ses mains en chef-d’œuvre parfumé.

— Vous aurez le temps ? je demande.

— Bien sûr, dit-elle aux anges, j’ai toujours le temps pour un gloutof pour vous !

Alors je lui raconte tout : l’arrivée, la nature morte, le saké, Mozart, les gyozas, le zalu, Kitty, les sœurs Munakata et tout le reste.

N’ayez qu’une amie mais choisissez-la bien.

— Vous êtes formidable, dit Manuela à la fin de mon récit. Tous ces imbéciles ici, et vous, lorsqu’un Monsieur bien arrive pour la première fois, vous êtes invitée chez lui.

Elle engloutit une madeleine.

— Ha ! s’exclame-t-elle soudain en aspirant très fort le « h ». Je vais aussi vous faire quelques tartelettes au whisky !

— Non, dis-je, ne vous donnez pas tant de mal, Manuela, le… gloutof suffira.

(Muriel Barbery, L’élégance du hérisson)

🔎 Analyse de l’exemple

Le long « monologue » de la concierge est ici éludé, car son récit est déjà connu du lecteur et risquerait d’être long et ennuyeux à lire. L’échange entre les deux femmes est vivant : on voit Manuela engloutir des madeleines tout en discutant. La longueur des répliques varie et les explications qui entrecoupent le dialogue (par exemple sur le gloutof) permettent de lui donner un peu de rythme tout en étant distillées au compte-gouttes pour ne pas assommer le lecteur.

✍ Exercice

Prenez un texte de théâtre, par exemple un extrait d’une pièce de Molière, et réécrivez-le sous forme de dialogue de roman. Vous transformerez ainsi les didascalies en incises ou phrases narratives pour décrire les actions des personnages. Ainsi, vous vous entraînerez à rendre le dialogue équilibré, vivant et plaisant à lire.

4. Utilisez les incises avec parcimonie

Les incises de narration sont les indications qui apparaissent au milieu ou à la fin d’une réplique. Elles peuvent indiquer quel personnage parle ou encore donner des informations sur le ton employé ou l’émotion du personnage. C’est l’équivalent de la didascalie au théâtre. Si ces incises sont parfois très utiles, il faut veiller à ne pas en abuser car elles pourraient nuire à la lisibilité et l’efficacité du dialogue, ou encore donner un effet trop artificiel ou théâtral au dialogue.

On s’imagine souvent devoir faire preuve de créativité dans l’emploi des verbes de dialogue en employant tout un tas de verbes différents (déclarer, affirmer, crier, s’écrier, gémir, interroger, ajouter, commencer, poursuivre, grommeler, répliquer…) plutôt que le verbe « dire », mais là encore, la parcimonie sera votre meilleure alliée. Mieux vaut rester simple plutôt que de trouver des verbes de parole alambiqués, afin de ne pas distraire votre lecteur de l’essentiel, c’est-à-dire ce que les personnages se disent.

De plus, dans un dialogue réussi, votre lecteur sait quand un personnage crie, pleurniche ou est ironique, simplement par la façon dont il parle ou dont il réagit, sans que vous n’ayez besoin de le préciser par une incise. N’oubliez pas de respecter l’une des règles d’écriture les plus importantes : montrer et non raconter. Plutôt que de dire que votre personnage est surpris, montrez-le : fronce-t-il les sourcils ? ouvre-t-il des yeux grands comme des soucoupes ? a-t-il un mouvement de recul ou un hoquet de surprise ?

Le romancier américain Elmore Léonard va même plus loin et cite même parmi ses Dix règles d’écriture : « N’utilisez jamais d’adverbe pour modifier le sens du verbe “dire” », « Tenez la bride à vos points d’exclamation ». Deux « erreurs » qui, si elles sont trop souvent commises, donnent une impression d’amateurisme.

➡ Exemple

Le même matin, à sept heures, on sonne à ma loge.

Je mets quelques instants à émerger du vide. Deux heures de sommeil ne disposent pas à une grande aménité envers le genre humain et les nombreux coups de sonnette qui suivent tandis que j’enfile robe et chaussons et que je me passe la main dans des cheveux étrangement mousseux ne stimulent pas mon altruisme.

J’ouvre la porte et me trouve nez à nez avec Colombe Josse.

— Eh bien, me dit-elle, vous avez été prise dans un embouteillage ?

J’ai du mal à croire ce que j’entends.

— Il est sept heures, dis-je.

Elle me regarde.

— Oui, je sais, dit-elle.

— La loge ouvre à huit heures, j’indique en faisant un énorme effort sur moi-même.

— Comment ça, à huit heures ? demande-t-elle d’un air choqué. Il y a des heures ?

Non, la loge des concierges est un sanctuaire protégé qui ne connaît ni le progrès social ni les lois salariales.

— Oui, dis-je, incapable de prononcer un mot supplémentaire.

— Ah, dit-elle d’une voix paresseuse. Eh bien, puisque je suis là…

— … vous repasserez plus tard, dis-je en lui fermant la porte au nez et en me dirigeant vers la bouilloire.

Derrière la vitre, je l’entends s’exclamer : « Alors ça, c’est un comble ! » puis tourner des talons furieux et appuyer rageusement sur le bouton d’appel de l’ascenseur.

(Muriel Barbery, L’élégance du hérisson)

🔎 Analyse de l’exemple

Dans ce passage, il n’est écrit nulle part explicitement que la concierge est un peu revêche et de mauvaise humeur ainsi que la personne qui sonne à la porte parle d’un ton hautain et condescendant, pourtant on ressent aisément le caractère et les émotions des deux personnages à travers leur échange, bien que les incises soient rares et que les verbes de parole utilisés soient bien souvent les plus simples (le mot « dire » majoritairement). Il est en effet inutile d’indiquer comment les personnages se parlent puisque cela transparaît dans les mots et expressions même qu’ils emploient. C’est ainsi que l’on obtient un dialogue subtil, et que l’on évite un échange trop théâtral avec des réactions caricaturales.

✍ Exercice

Jean Guénot, dans Écrire, donne l’exemple d’un mauvais dialogue, bourré d’incises :

« — Je suis kinésithérapeute, avoua-t-elle.

— Vous voyagez beaucoup ? s’enquit-il.

— Pas mal, minauda-t-elle.

— Vous aimez flirter ? questionna-t-il.

— Je sors rarement, soupira-t-elle.

— Vous vivez toute seule ? insista-t-il.

— J’habite chez ma sœur, elle est mariée, lui confia-t-elle.

— La vie ne vous attire pas ? insinua-t-il.

— Oh non, pas du tout ! s’écria-t-elle.

— On va bien voir ! éructa-t-il.

— Non ! s’égosilla-t-elle.

— Si ! tonna-t-il.

— Pitié ! glapit-elle.

— Je vous veux ! s’emporta-t-il.

— Pas sur la bou…, n’eut-elle pas le temps d’achever. »

Il accompagne cet exemple de ce conseil :

« Sucrez toutes ces annotations ; ils sont deux ; quand ce n’est pas l’une qui parle, c’est l’autre. Vous pouvez aussi sucrer tout ce dialogue. Il n’avance guère. Remplacez-le par quatre lignes narratives se terminant sur une paire de gifles. L’avantage du dialogue imprimé, c’est de pouvoir être remplacé par une autre forme de langage ; en dialogue oral, ce ne serait pas possible. »

Réécrivez ce dialogue pour le rendre plus dynamique, et ne conservez que les incises et indications que vous jugez nécessaires. Entraînez-vous à transmettre à votre lecteur les émotions des protagonistes autrement que par des verbes de dialogue.

5. Relisez votre dialogue à voix haute

Une fois votre dialogue écrit, il faut encore le relire. Pour cela, mettez-vous dans la peau de vos personnages et jouez la scène en leur prêtant votre voix. Vous pouvez même mettre à contribution quelqu’un de votre entourage pour vous donner la réplique. Cette astuce vous permettra de vous assurer que vos dialogues ne soient pas trop théâtraux ni artificiels.

Profitez-en pour faire la chasse aux répétitions, qui vous sauteront probablement aux oreilles, tout comme les tournures de phrases qui ne semblent pas naturelles à prononcer. De même, vous aurez une meilleure idée du rythme de la conversation.

Vous pourrez ainsi corriger et améliorer vos dialogues en prêtant attention aux aspects précédemment évoqués. Retrouve davantage de conseils dans notre article Comment développer son style ?

📋 Améliorer un dialogue : la checklist

  • Le dialogue apporte-t-il quelque chose à la scène : fait-il avancer l’histoire ? est-il nécessaire pour donner du rythme à ce passage ? apporte-t-il des informations sur les personnages ? ✅
  • Chaque personnage est-il identifiable, a-t-il sa propre « voix » (façon de parler) ? ✅
  • Avez-vous retiré le superflu (banalités, mots parasites) ? ✅
  • Une partie du dialogue pourrait-elle être exprimée au style indirect plutôt qu’au style direct, ou bien être remplacée par quelques phrases de narration ? ✅
  • Les phrases sont-elles trop longues, trop courtes ? ✅
  • Un personnage parle-t-il trop ? ✅

Merci pour votre lecture ! N’hésitez pas à poser vos questions en commentaire si vous en avez 😉

Bonne écriture à toutes et tous.

Autrice

Caroline Duchesnes

Ancienne correctrice pour des maisons d’édition et elle-même autrice, Caroline est adepte des ateliers d’écriture et lit tout un tas d’ouvrages sur l’art d’écrire. Elle aime partager ses connaissances en rédigeant des articles de conseils d’écriture sur le blog de BoD.

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