Quels sont les sous-genres de la science-fiction ?

Space opera, cyberpunk, dystopie… Il existe de nombreux sous-genres de la science-fiction. Quelles sont les caractéristiques de chacun d'entre eux ?

23.09.2025 · Caroline Duchesnes Écrire

Vous souhaitez écrire un roman de science-fiction, mais savez-vous à quel sous-genre de la SF correspond l’histoire que vous avez en tête ? Nous les passons ici en revue.

La science-fiction fait partie de la littérature de l’imaginaire, au même titre que le fantastique et la Fantasy. La différence ? Selon le dictionnaire Le Robert, il s’agit d’un « genre littéraire et artistique qui décrit un état futur du monde en extrapolant les données de la science ou de la technologie ». Si on s’accorde donc à dire que la SF se tourne vers des histoires futuristes, en lien avec des progrès scientifiques et techniques, elle se classe en différentes catégories que voici.

Hard SF

La hard SF est le genre qui se focalise le plus sur l’aspect scientifique. L’histoire repose sur un progrès scientifique ou technique qui doit être vraisemblable. Ce sous-genre requiert donc de bonnes connaissances (ou recherches) dans les domaines de la physique, la chimie, la biologie ou encore les mathématiques. Les auteur·rice·s de hard SF veillent à la cohérence et la rigueur des informations données dans leur fiction.

Exemple : Le Problème à trois corps de Liu Cixin

Space opera

Comme son nom l’indique, dans le space opera, l’histoire se déroule dans l’espace. L’appellation était à l’origine péjorative : en anglais, le terme « opera » fait référence à la dimension cliché et dramatique d’une histoire, comme pour le soap opera (feuilleton à l’eau de rose) et horse opera (feuilleton western).

Les romans de space opera traitent des thèmes de l’exploration spatiale ou encore des guerres intergalactiques. La dimension épique et géopolitique est importante. C’est un sous-genre qui requiert souvent l’élaboration d’un univers complexe mais également un certain réalisme scientifique.

Exemple : Dune de Frank Herbert

Cyberpunk

Le cyberpunk est un sous-genre qui réunit les romans mettant en scène des sociétés technologiquement avancées. On y trouve souvent des robots, l’intelligence artificielle et l’omniprésence du virtuel. Comme il n’est pas rare que ces histoires montrent les dérives de la technologie et dépeignent une société empreinte de violence et de pessimisme, il rejoint le sous-genre de la dystopie.

Le nom cyberpunk est composé de « cyber », préfixe référant aux technologies informatiques, à Internet et à la robotique de manière générale. Quant au mot « punk », il fait référence à l’opposition voire la rébellion des personnages face à cette société.

Exemples : Neuromancien de William Gibson
Protex 2.0 de Jérôme Mariage.

Uchronie

L’uchronie peut être considérée comme un sous-genre de la SF, même si ce n’est pas toujours le cas. Il s’agit d’une fiction spéculative, au même titre que la littérature d’anticipation de manière générale, mais elle n’appartient au genre de la SF que lorsqu’elle implique des changements d’ordre scientifique et/ou technologiques. Dans le cas contraire, elle peut appartenir à d’autres genres comme le roman historique, le thriller, etc.

Elle n’est tournée ni tout à fait vers le futur ni tout à fait vers le passé. Son nom (préfixe « u » de négation + « chronos » qui signifie en grec « temps ») indique d’ailleurs qu’il est question d’un « non-temps », d’un espace temporel qui n’existe pas. Le mot est fondé sur le modèle de « utopie » (signifiant « lieu qui n’existe pas »).

Plus concrètement, l’uchronie réécrit l’Histoire. Un événement historique réel a été modifié et il en découle une histoire « alternative » à notre réalité. Ces romans découlent souvent de questions commençant par « et si… ? ». Et si les Allemands avaient gagné la Seconde Guerre mondiale, que se serait-il produit ? Il faut lire l’uchronie ci-dessous pour le savoir !

Exemple : Le Maître du Haut Château de Philip K. Dick

Steampunk

Le steampunk est un sous-genre de la science-fiction (ou parfois de la Fantasy) qui imagine un monde où la révolution industrielle du XIXe siècle s’est poursuivie sur des bases technologiques alternatives, souvent alimentées par la vapeur (steam en anglais), d’où son nom. Il s’agit donc d’uchronie.

On trouve bien souvent dans les romans steampunk de la technologie dite « rétrofuturiste » : machines à vapeur, ballons dirigeables, automates. Mais aussi une esthétique victorienne, aussi bien au niveau des costumes que des décors ou encore des mœurs et codes sociaux.

Post-apocalyptique

L’histoire a lieu après une catastrophe majeure (qu’on peut considérer comme une « apocalypse ») ayant transformé radicalement la civilisation humaine : guerre nucléaire, pandémie, effondrement écologique, intelligence artificielle hors de contrôle… Les récits post-apocalyptiques explorent les thèmes de la survie, de la chute et de la reconstruction de l’humanité. Il s’agit souvent de fictions sombres relevant de la dystopie, même si de plus en plus, elles évoquent maintenant une renaissance utopique.

Exemple : Je suis une légende de Richard Matheson.

Climate fiction (Cli-Fi)

La climate fiction, ou cli-fi, est un sous-genre de la science-fiction (mais aussi parfois de la littérature générale) qui met au centre de son intrigue les changements climatiques, leurs conséquences sur la planète, les sociétés humaines et la vie en général. La cli-fi imagine des futurs (ou parfois des réalités proches) impactés par le dérèglement climatique, souvent pour alerter, questionner, ou proposer des pistes alternatives. Elle peut être très sombre, voire catastrophiste, décrivant un futur apocalyptique. Mais elle peut aussi être optimiste ou constructive, en imaginant des solutions et des sociétés résilientes (souvent proche du solarpunk).

Dystopie

La dystopie présente une société future sombre et autoritaire. Il peut s’agir d’une utopie qui vire au cauchemar (montrant ainsi les conséquences néfastes d’une idéologie). Une dystopie n’est pas nécessairement de la SF. Elle appartient à ce genre quand elle consiste à imaginer une société transformée par nos technologies, avancées scientifiques ou problématiques sociétales actuelles ou probables dans un futur proche.

La dystopie s’est popularisé dans les années 1950 avec la sortie entre autres de 1984 de George Orwell ou encore de Fahrenheit 451 de Ray Bradbury.

Exemples : La Servante écarlate de Margaret Atwood
Hunger Games de Suzanne Collins.

Utopie

À l’inverse de la dystopie, il existe le genre de l’utopie, présentant une société idéale et désirable. L’utopie vise à critiquer la société actuelle tout en montrant qu’une autre voie est possible. Les utopies sont encore assez rares en librairies. Pourtant c’est une nouvelle tendance qui émerge depuis quelques années, en réaction à toute la négativité qui nous entoure dans les médias et la fiction. À force de voir dépeindre un avenir sombre, certain·e·s auteur·rice·s craignent que nous nous soyons résigné·e·s et que nous courrions à notre perte sans changer les choses. C’est là qu’interviennent des sous-genres comme le hopepunk ou le solarpunk, pour laisser entrevoir un avenir plus positif.

Hopepunk

Comme son nom l’indique, le hopepunk repose sur la lutte et l’espoir. Le terme est apparu en 2017, en réaction aux fictions très cyniques et dystopiques. On trouve dans le hopepunk des personnages altruistes et solidaires, un refus du fatalisme. L’histoire peut prendre place dans une utopie en construction, dans une dystopie combattue ou bien dans un monde réaliste où l’espoir survit. Contrairement à l’utopie « pure », le monde décrit n’est pas parfait et reste complexe.

Exemple : Les mains vides d’Elio Possoz.

Solarpunk

Dans le même esprit que le hopepunk, le solarpunk décrit un futur centré sur des technologies écologiques et durables, comme l’énergie solaire (d’où il tire son nom). Il imagine des sociétés ayant réussi la transition écologique. On y trouve des jardins-forêts, des fermes urbaines, des « low-tech » (cuiseurs solaires, frigos du désert, outils manuels…), des éoliennes et panneaux solaires, etc.

Exemple : Un psaume pour les recyclés sauvages de Becky Chambers.

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La science-fiction : un genre varié


La science-fiction explore aussi bien les progrès technologiques que les changements sociaux ou les défis écologiques. Traditionnellement, elle imagine des futurs marqués par les hautes technologies, la robotique et les explorations spatiales, comme dans la hard SF, le space opera ou encore le cyberpunk. Ces récits de sociétés sombres et pessimistes laissent toutefois de plus en plus la place à d’autres, parfois plus optimistes, racontant la chute de ces modèles et une réinvention de notre mode de vie : post-apo, climate fiction, hopepunk

En réalité, beaucoup de ces sous-genres se rejoignent et se mélangent entre eux, et la plupart des romans de science-fiction appartiennent à plusieurs sous-genres à la fois. Cette richesse rend la SF très intéressante, car elle invite à réfléchir sur notre monde et sur les possibles avenirs, que ceux-ci soient sombres ou pleins d’espoir.

Nous espérons que cet article a pu vous éclairer sur les différents sous-genres de la science-fiction. Vous pouvez retrouver sur notre blog d’autres articles du même genre :

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