On ose, on n’ose pas ? On en parle ? – La vulnérabilité en public

Oser partager ses poèmes n'est pas toujours facile. Nous verrons dans ce cours comment surmonter ses appréhensions à ce sujet et sauter le pas.

11.04.2025 · BoD Écrire

Vous avez écrit un poème magnifique, plein d’émotions, de confessions intimes. Vous le relisez, vous le relisez encore… et puis soudain, une question vous taraude : « Mais qu’est-ce que je fais ?  Je vais me ridiculiser devant tout le monde ! »  La perspective de partager vos mots avec d’autres vous terrifie ? Vous vous imaginez déjà en train de rougir, de bégayer, de vouloir disparaître sous terre ? 

Et si on vous disait que la vulnérabilité, ce n’était pas si mal ? Que se mettre à nu, c’était aussi une forme de force ? 

Cette semaine, on va explorer ensemble les joies et les affres du partage poétique. On va tenter de répondre à toutes vos questions : faire face aux critiques ? Comment transformer ses peurs en énergie créatrice ? 

Préparez vos mouchoirs (pour les émotions), vos plus beaux sourires (pour affronter le public) et… votre poésie la plus intime !

Pourquoi cachez-vous vos mots ?

Vous avez tous ressenti cette petite voix intérieure qui vous murmure à l’oreille qu’exposer ses vers au grand jour, c’est s’exposer au jugement, à la critique. Mais saviez-vous que cette peur est universelle ? Les plus grands poètes, de Baudelaire à Dickinson, ont connu ces doutes. Et pourtant, ils ont osé.

Pourquoi avons-nous tant peur de partager nos écrits ?

S’empêcher d’écrire, comme si cela permettait de censurer ses pensées. Comme si se censurer effaçait nos pensées et ainsi, rien n’avait jamais existé. Évidemment, publier rend réel parce que ce qui a existé existe aujourd’hui aux yeux de tous. Et la peur que nos proches viennent nous parler, questionner, fait peur. La peur de blesser, de renvoyer qu’on s’est tus mais aussi que l’autre n’était pas là, ou du moins qu’on a souffert sans qu’il ne puisse intervenir ; ça fait peur.

Et je ne sais pas si cela vous rassurera, mais on est tous passés par là. Certains poèmes restent dans mes brouillons parce que j’ai peur des questions que l’on pourrait me poser. D’autres ont été supprimés de mes manuscrits parce que les voir sur papier rendrait réels ma souffrance et mes souvenirs. On s’empêche de publier comme si en passant du brouillon au papier imprimé, notre vécu allait changer.

Mais la vérité, c’est que vous avez le droit d’avoir vécu, même et surtout malgré tout. Et vous avez le droit d’avoir souffert, de ne pas avoir parlé, de ne pas avoir pris les mains tendues. Vous avez le droit de ne pas répondre aux questions, de bloquer vos proches sur les réseaux, de leur demander de ne pas acheter vos livres ou de leur dire que ce n’est que pure imagination.

Et si on retournait cette peur ? Et si, au lieu de la voir comme un obstacle, on en faisait un tremplin ?

Alors, comment faire face à cette peur et oser partager sa poésie?

  • Acceptez vos émotions : il est normal d’avoir peur. Reconnaissez cette peur, mais ne la laissez pas vous paralyser.
  • Trouvez votre public : commencez par partager vos écrits avec des personnes de confiance, puis élargissez progressivement votre cercle.
  • Créez un espace sécurisé : participez à des ateliers d’écriture, de slam, ou encore des groupes de lecture.
  • Apprenez à recevoir les critiques : distinguez les critiques constructives de celles qui sont destructives.
  • Célébrez vos réussites : chaque pas en avant est une victoire.

Partager sa poésie, c’est oser se mettre à nu, mais c’est aussi se connecter aux autres et à soi-même. C’est accepter que nos expériences, même les plus douloureuses, font partie de ce qui nous constitue.

Le poète de la semaine

Sylvia Plath a dit un jour : « Je ne suis pas une femme qui écrit, je suis une femme qui vit et qui écrit ». Embrassez votre authenticité !

L’atelier créatif

La semaine prochaine, nous verrons comment démarcher les maisons d’édition et se lancer en auto-édition avec confiance. Pour vous préparer à cette thématique, l’exercice du jour sera d’écrire en répondant à la question suivante : « Pourquoi vos écrits méritent-ils d’être lus ? »


N’ayez pas peur d’être trop égocentrique, ces mots resteront secrets. Je veux simplement que vous soyez capable de verbaliser ce qui vous rends fiers dans votre plume !

Autrice

Sabine Blin

Née en 1999, Sabine Blin est passionnée d’écriture depuis son plus jeune âge. Elle publie ses écrits sur les réseaux sociaux depuis son adolescence et trouve rapidement refuge dans les mots. En 2023, elle auto-édite son premier recueil « Dessine un soleil de tes maux », puis quelques mois plus tard, « Sous nos étoiles » voit le jour.

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