Rencontre avec Écoute-Écrit

Connaître les bonnes personnes pour mener à bien son projet de livre est essentiel. C'est pourquoi nous sommes ravis de vous parler aujourd'hui de Myriam…

Il y a un an tout juste, nous avons rencontré Myriam Cabandé et l’équipe de Radio Fidélité à Nantes pour une interview sur l’auto-édition et BoD. Quelques mois plus tard, nous avons recroisé Myriam lors du Salon de l’auto-édition de Pierre-Bénite et, devant son enthousiasme et son engagement auprès des auteurs indépendants, nous avons voulu en savoir plus sur son parcours et vous la présenter. Un regard pertinent sur l’auto-édition, à découvrir ci-dessous !
Quel est votre parcours personnel ?

Lorsque j’étais jeune, l’écriture était pour moi un moyen d’expression beaucoup plus simple que la parole. Comme j’écrivais beaucoup et que je lisais beaucoup, j’ai développé une « pensée de l’écrit » avec laquelle je me suis construite. Quelques années plus tard, en classe de Terminale, j’ai naturellement intégré le journal du lycée pour y rédiger des articles sur le club de philo auquel je participais. J’avais déjà l’ambition de faire connaître le club pour y attirer un maximum de personnes. Ça me fait rire d’écrire ça, car je fais la même chose aujourd’hui pour les auteurs auto-édités avec l’émission radio !

Après le bac, j’ai fait des études en philosophie et en politique culturelle avant de travailler pour La Dépêche du Midi quand j’étais dans le Sud. Ensuite, j’ai dirigé un service culture et communication en Bretagne avant de m’installer à Nantes pour créer Écoute-Écrit en 2009. À un moment donné, il m’apparaissait évident de m’installer à mon compte comme tous les membres de ma famille depuis des générations. L’indépendance était inscrite dans mes gènes.

Écoute-Écrit est à la fois une émission de radio et une structure d’accompagnement à l’écriture, pouvez-vous nous décrire ces deux activités ?

Écoute-Écrit est une microentreprise de rédaction complète et polyvalente pour les particuliers, les entreprises, les auteurs, les associations, les mairies… Je réalise des biographies à partir d’enregistrements, je corrige des projets professionnels et je réécris des livres pour les auteurs qui souhaitent améliorer leur écriture…

Je fais évoluer mon activité en fonction de mes envies et des besoins de mes clients. À leur demande, j’ai cherché une solution à la promotion de leur livre qui s’est concrétisée par la production et l’animation d’une émission radio sur l’auto-édition en 2015. L’émission « Écoute-Écrit à la rencontre des auteurs libres » donne la parole aux auteurs auto-édités qui ont à cœur de partager leur parcours et leur écriture avec le public. Elle est diffusée quatre fois par semaine par Radio Fidélité qui émet en Loire-Atlantique (80000 auditeurs par semaine – source Médiamétrie 2018), et elle est disponible en écoute sur Internet en en podcast sur le site Internet de la radio.

 

Myriam Cabandé

Le visage derrière Écoute-Écrit, c’est elle : Myriam Cabandé.

« J’ai toujours eu cette volonté de partager, de faire connaître, de faire savoir. Donner la parole aux autres par l’écrit ou à la radio est la même chose, finalement. Une personne veut faire savoir au plus grand nombre ce qu’elle a à dire, ce qui lui tient à cœur, et moi je lui permets de le faire, avec un livre ou un micro. »

Quel type d’auteurs accompagnez-vous ?

J’accompagne tout type d’auteurs sur des livres extrêmement variés, comme les biographies, essais, fictions, nouvelles, poésies, plumes singulières ou textes inclassables, etc. Je réalise les livres, je corrige et je réécris aussi beaucoup car les auteurs souhaitent apporter du professionnalisme à leur écriture. Ils me confient leur texte pour que je fasse tout ce travail éditorial qui comprend également la mise en page. Parfois j’accompagne des personnes qui n’ont aucun lien avec l’écrit mais ont quelque chose à dire. Ils écrivent leurs idées comme elles viennent et font appel à moi pour en faire un livre.

Qui sont les auteurs qui viennent à votre émission radio ?

Les premiers auteurs qui sont venus à la radio étaient mes clients, car ce sont eux qui m’ont demandé de trouver une solution à la promotion de leur livre. Depuis 2015, l’émission ne cesse d’évoluer. Elle est passée de 8 minutes à 15 minutes jusqu’à 27 minutes, son format actuel, qui me permet d’aborder les thèmes en profondeur. Je reçois des auteurs auto-édités, des auteurs en microédition, des professionnels du monde de l’autopublication comme BoD, et je réalise aussi des interviews lors des salons du livre partout en France.

« Avec Radio Fidélité, nous nous inscrivons dans cette démarche de reconnaissance de l’auto-édition en présentant des livres de qualité professionnelle aux auditeurs exigeants. »

Quel regard portez-vous sur l’auto-édition en France ?

Tout d’abord je porte un regard bienveillant sur l’auto-édition. Je considère avec attention ce que la personne a bien voulu écrire et pourquoi elle l’a fait. Le style et la manière d’écrire est un autre sujet, cela se travaille, se corrige ou se justifie. Il y a mille et unes façons d’écrire et plusieurs façons de faire exister un écrit.

Le sujet de l’auto-édition en France est très problématique, il est même assez violent. La polémique au sujet de la sélection du prix Renaudot 2018 illustre bien ces crispations autour d’un mode d’édition. À cette bataille commerciale s’ajoute un rejet de la littérature populaire qui n’est pas acceptée par la majorité des professionnels du monde du livre qui pensent, a priori, que ce sont des livres de mauvaise qualité sur le fond et la forme.

La réalité est toute différente du côté des lecteurs qui ne vont pas s’interdire de lire un livre qui est plébiscité par d’autres lecteurs sous prétexte qu’il s’agit d’un livre auto-édité. Certains éditeurs l’ont compris et font signer des contrats d’édition à ces auteurs qui sont économiquement rentables. Dans ce contexte de guerre froide, le directeur général du Syndicat national de l’édition, Pierre Dutilleul, tente de mettre tout le monde d’accord en affirmant que « tout ce qui est fait pour mettre en avant des livres est de toute manière positif », et que « l’auto-édition […] est un formidable réservoir de succès, d’œuvres en construction, qui va prendre de l’ampleur et continuer à se professionnaliser ». Avec Radio Fidélité, nous nous inscrivons dans cette démarche de reconnaissance de l’auto-édition en présentant des livres de qualité professionnelle aux auditeurs exigeants.

Quel est le dernier livre auto-édité qui vous a plu ?

Je lis beaucoup de livres auto-édités pour préparer mes émissions et parce qu’on m’en offre beaucoup aussi. Je travaille également sur certaines pépites littéraires qui n’attendent qu’un éditeur pour être publiées ! D’une manière générale, je trouve toujours de la beauté dans les livres que je lis. Que ce soit le sujet, le style, l’intention, et même les maladresses, parce que je vois l’humain derrière l’écriture.

En ce moment je suis en train de lire L’homme à la tête de chat de Daniel Thal, et le temps me dira si je le range sur mon étagère des livres qui m’ont marquée. En attendant, c’est un livre qui retient mon attention par sa perfection dans la forme : mise en page parfaite, couverture impeccable, à relief, qui attire l’œil et traduit l’esprit du livre. L’écriture est vraiment originale. L’auteur décore les phrases à la manière d’un enlumineur pour nous en mettre plein les yeux, et ça marche. L’histoire, elle aussi, est bien construite et architecturée. Rien n’est laissé au hasard, tout se tient du début à la fin, c’est un joyau de l’auto-édition.

Quels conseils donneriez-vous à des auteurs souhaitant s’autopublier ?

Tout d’abord, je leur conseillerais de se poser la question « Pourquoi j’écris et pour qui ? ». Ces questions permettent de poser les bases d’un projet et de se positionner soi-même dans le projet. C’est très important pour la suite, pour l’écriture et pour la communication. Si l’on sait pourquoi on a écrit un livre et pour qui, il sera plus facile de le vendre.

Ensuite, bien sûr, il y a la présentation du livre qui est importante. Un livre doit respecter certaines normes éditoriales de correction et de mise en page auxquelles on ne peut pas se soustraire.

Enfin, il y a la communication et la vente, et là, il n’y a pas de secret : un livre bien écrit auquel l’on croit se vendra forcément. Je suis toujours très impressionnée des différentes méthodes de vente que les auteurs mettent en place. Certains vendent comme ils respirent, d’autres dépensent une énergie considérable pour avoir des lecteurs, et d’autres travaillent leur relationnel sur le long terme. Toutes les méthodes sont bonnes dans la mesure où elles correspondent aux capacités de l’auteur. L’astuce consiste à savoir dans quel système de vente on est bon, et de s’y investir à fond !

Laisser un commentaire

*Champs obligatoires